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URRIXA/URRIZA “femelle” des animaux, évité mais usité aussi pour les humains plus ou moins en mauvaise part. Synonyme EME.
  Il s’agit manifestement d’un composé car le deuxième terme est toujours productif : ARTZAIN “berger” et ARTZAIN-TSA “bergère”, ERRIENT “instituteur” et ERRIEN-TSA “institutrice”, etc. De même, peut s’ajouter -en langage vulgaire- aux patronymes : INDART “Mr. INDART” et INDART-ESA pour l’épouse de INDART. Le basque n’a pas de vraie flexion générique, comme n’en a pas le hittite et n’en avait pas l’i.-e. d’origine qui distingait seulement les êtres animés et inanimés ; on utilise donc des suffixes désignant le sexe féminin dans un nombre limité de cas : ASTO “âne” et ASTAINA “ânesse”, OTSO “loup” et OTSANDA “louve”, URDE “porc” et URDANDA “coche” (synonyme AHARDI), HOR “chien” et HORRANDA “chienne”, OILAR “poule mâle” = “coq” et OILANDA “poule femelle” = “poularde”, etc. Les “suffixes” en question sont d’origines diverses :

Hypothèses :
Bsq. /*-AINA/ est une désinence de génitif possessif : ASTO “âne” ASTAINA “celle de l’âne” = “ânesse”, etc. Pour faire des féminins tirés du masculin (E. BENVÉNISTE, Origines, et P. CHANTRAINE, La formation des noms en grec ancien), cf. gr. λύκαινα (lúkaina) “louve”, ὔαινα (ϝ/húaina) “truie”, lat. regina “reine”, etc.
Bsq. /*-ANDA/ pourrait procéder:
 
o soit de /*-AINA/ avec /d/ épenthétique (?),
o soit de /EHAIN/ “battre”, à entendre sexuellement, même métaphore que gr. μυλλω (mullō), lat. molere “moudre”, « quelques fois employé avec un sens obscène » (M. 411), lat. mulier “femme”, « d’origine inconnue » (M. 419), terme vulgaire = “la moulue” ≈ bsq. HUR-IXA ?
  D’un possible entrecroisement de plusieurs “racines” i.-e. (Chtr. 243): /*webh-/ (th. I), /*ubh-/ (th. II) idée de “tisser”, /*ghwen-/ “frapper” et /*gwen/ “femme”, “femelle” ? gr. γυνή (gunḗ), gr. béotien βάνᾶ (bána), pluriel βανῆκας · γυναῖκας (banēkas • gunaĩkas) “femme(s)”, gael. bean, arm. kin, got. qino “femme”, qéns “reine”, skr. janis, véd. gnā “femme, déesse”. Et l’on a bsq. ANA/AINA/ANDA, ANDER, ANDER-E “fille, femme, déesse”. ANDER serait un dérivé verbal à suffixe /-TER/-DER/ d’agent, d’outil.
  Toutefois ANDER-E a un sens noble dans la langue moderne...
Bsq. /*-ISA/*-ESA/*-IZA/ “?” Gr. βαςίλινα (basílina) “reine” existe, mais aussi βαςίλλισσα (basílissa) “reine” (Xénophon). Cette forme apparaît à partir de -307; P. CHANTRAINE Formation, 109 : « Ce mot s’est substitué à βαςίλεια (basíleia) qui ne semblait pas assez caractéristique [...] Chez Démosthène et chez Ménandre, βαςίλινα [basílina], femme de l’archonte. Sous l’influence des cours hellénistiques, le suffixe -ισσα [-issa] s’est répandu [...] d’abord dans les noms propres, Ἀντιόχισσα [Antiókhissa] pour Ἀντιοχίς [Antiokhís], Εινωπισσα [Einōpissa] pour Εινωπις [Einōpis]. Mais nous ignorons l’origine exacte du suffixe [...] la finale -ισσα [-issa] a été enfin admise aussi pour les noms communs : βαλάνισσα [balánissa] “maîtresse de bains”, ιερισσα [hierissa] “prêtresse”. » Et même chez les chrétiens επισκοπισσα (episkopissa) “femme évêque” ou “femme de l’évêque” dans les églises primitives, comme πρεσυτερισσα (presbuterissa) “pêtresse” ou “femme du prêtre”. Cf. La revue chrétienne Golias (Cagots), Villeurbane, Nº Nov.-Déc. 2005.
Voir bsq. JO et ses variantes “frapper, moudre, futuēre, coīre”, et l’on a /IXO/IS̄O (Azk. 435) “moler : moudre” : KAFEA IXO DUT : “j’ai moulu le café” (Mondragón). Cf. lat. molō “moudre”, M. 411 : « Quelques fois comme le gr. μυλλω (mullō), employé dans un sens obscène» et mulies/mulier “femme” ? Analogies sémantiques : s/πτίσσω (ptíssō) “piler dans un mortier” /*pei-s/ “idée de pilonnage”, lit. pisu̇, -ti “posséder une femme” et le dérivé paisaū, -uti “battre des graines”.
  Il reste à déchiffrer le premier terme /(H)UR-/ de (H)URRIXA : /AR-/ commence ARREBA, composé signifiant “sœur” du frère, lat. soror “soeur, parente, cousine” et uxor “femme légitime” ; le premier composé /*swe-sor/ “personne féminine du groupe”, le deuxième composé /*euk-sor/ “habitué à -sor” ≈ “femme habituelle”. Le /s/ de ce -sor peut se réaliser en /h/ et on aura gr. ἔορ (éor) “fille engendrée” = θυγάτηρ (thugátēr), certes à esprit doux, mais le lat. sor et le bsq. HAUR “enfant” attestent de l’existence d’une aspirée initiale. Gr. Ἔορ (éor) glosé (Hsch.) ἐνεφιόσ (anepsiós) “cousin germain”, προσηκοντες (prosḗkontes), etc. « Vieux mot qui répond à skr. swȧsar-, lat. soror, germ., got. swistar. Semble venir d’un dialecte à psilose [/h/] […]. » Chtr. 355.
  Donc, (H)URRIXA “élément féminin, enfant féminin du groupe” ?
  Voir /*-AINA/*-ANDA/, JO, HEBAINDU.
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