ADAR : 1º) “branche d'arbre” ; et en composition
: 2º) “nœud d'arbre” ; 3º) “corne
d'animaux” ; 4º) “nuage d'orage, bourrasque” ; 5º) “bras de mer” ; 6º) “arc-en-ciel” ; 7º) “burette, corne à boire” ; 8º) “corne à sonner” ; 9º) “filon, veine” ; 10º) “bosse, callosités” ; 11º) “règle de charpentier” ; etc. (Lh. 6). La langue moderne a tendance à confondre ADAR et ABAR. Ce dernier est à rapprocher de bsq. /BUR/ gr. πῦρ (pũr), thème I, “feu”, comme dans BURRUN, BURRETA, LIMURRETA, MORRODO, BERO, lat. ferneō “être brûlant, brûler”, gr. βρἀζω (brazō) (th. II) “bouillonner”, Chtr. 193, s/βράσσω (brássō), thème II, bsq. ABARRIKATU “dessécher par le feu”, cf. gr. πυρακτέω (puraktéō) “durcir au feu”. Chtr. 958. Correspondances possibles pour ADAR : Cf. irl. adarc “corne”, lat. adarca, gr. ἀδάρκη ou ἀδάρκης, ἀδάρκος (adárkē, adárkēs, adárkos) “dépôt salé sur les roseaux d’un marais”. TOVAR & AGUD présentent une constellation de termes de comparaison cueillis dans le berbère, le bambara, etc..., et concluent avec le point de vue de COROMINAS qui fait dériver ADAR de lat. branca : « la evolución semántica pudo ser espontanea » ? À propos de lat. branca “patte”, M. 75 : « très rare et tardif », deux exemples. Semble loin pour le sens et la forme. Les formes ADANTZA AD-ANTZA “encornure, allure de corne (ou de “cornu”)”, le patronyme ADANTZA TA BARATZONDO (Elizondo), ADAS “tresse, natte”, “chevelure, crinière abondante et ébouriffée”, “ramure”, “corde d’aulx en tresse” existent et se présentent sans le /R/ final, comme ADAKA “rejeton”, “coup de corne”, ADAXKA “id.”, ADERU “jeune corne”, ADERA “règle, loi” (?) ADERA-TU/ADELA-TU “ordonner, préparer”, “reverdir, se couvrir de feuilles” (Sainte Engrâce). Syncope de /R/ ? Cf. gr. ῥάδαμνος (ϝ/wrádamnos) “branche, rameau, pousse” et ῥάδιξ (ϝ/wrádix) “branche, rameau”, “feuille de palmier”, qui, Chtr. 964, « présente un suffixe familier bien attesté dans des termes botaniques tels que σπάδιξ [spádix] “branche arrachée”, σκάνδιξ [skándix] “cerfeuil” ». Nous proposons ailleurs l’hypothèse de l’origine de ce “suffixe”, voir HATZ “pied”. Le rapprochement avec le radical i.-e. /*wrā-d-/, à l’origine de gr. ῥάδαμνος (ϝ/wrádamnos) “branche”, ῥίζα (ϝ/wríza), mycén. wiriza “racine”, permettrait-il de déduire que ADAR est une métathèse de /*wrā-d-/ ou l’inverse ? Le gr. ῥάδαμνος (ϝ/wrádamnos) est en effet réputé dériver d’un radical i.-e. /*wrā-d-/, /*wrə2-d-/ (ā/ā), comme ῥάμνος (ϝ/wrámnos) “bourguépine, paluire”, comme ῥάδιξ (ϝ/wrádix) qui recouvre lat. rādix “racine”. MEILLET, 563 : « Rādix “racine” et rāmus “branche” appartiennent à un même groupe, comme d’autre part se répondent pour le sens lit. šakà “branche” et šaknîs “racine”. L’initiale latine n’enseigne rien : /r-/ peut reposer sur /r-/, mais aussi, à ce qu’il semble, sur /*wr-/ [...] il y a un /w/ initial sûr dans gall. gwrysgen “branche” et gwraidd “racines”. » Le gr. ῥίζα (ϝ/wríza), « le mycén. wiriza qui doit valoir “racine” (le mot paraît associé à l’idéogramme “laine”) », Chtr. 973, semblent recouvrir bsq. HURRIPITZ “radis, ravenelle”, voir ce mot et la mythologie évoquée dans l’article : le brin de laine en eau vive devenant être animé (serpent, embryon). Cf. bsq. ULE skr. urna, v.h.a. wolla, got. wulla, angl. wool, bsq. PIR-U “brin” et “embryon” de tout type vivant (poussin, carpelle fécondé de fruits, légumes, etc...). /*PIR-/ = /*PIL-/BIL-/ “poil”. Cf. béarn. pirouca bsq. PIRU-KA-TU “effiler”, et non l’inverse, en LHANDE 872. Autre hypothèse : le radical théorique i.-e. /*wrā-d-/
pourrait signifier “qui ressemble à, qui tient de... la laine,
ou du poil...” si le gall. gwraidd
“racines” est reliable à gr. είδος
(eídos) ? bsq. EITE, ou à θ
(th) flexion
verbale de procès réalisé. |
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