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KOFA/KOPHA/BOHA :

“creux, vide” se dit des arbres vieux dont le tronc se creuse, “renflé, ayant de l'air à l'intérieur” dit des choux-pommes qui commencent au printemps à se gonfler pour laisser monter la hampe florale, des navets qui se creusent en fin de végétation, de citrouilles qui ont un gros carpalle vide avec graines ;
“nid, couche”, “terrier, tannière”, “moule, forme”, “matrice” ;
“vermoulure du bois” ; synonyme SUHIL “vermoulu”.
“sans foi ni loi”, “non fiable”, personnalité “légère” ;
“balle de caoutchouc” de tennis, vide par opposition aux pelotes pleines et dure.

  La forme BOHA est négligée par Azk. et Lh., qui mentionnent le verbe BOHATU “rendre creux, creuser” par attaque des vers (Lh. 616 s/KOFA, qu'il rapproche de rom. coba) ; pour *KOBA, Lh. 615, donne “pomme, cœur en parlant des légumes”, “creux, cavité, caverne” en se référant à cast. cueva, copa.
  Cependant la forme BOHA est la clé de diverses forme : soit BUHA “souffle, souffler”, PHUZ/gr. φυ̑σᾰ (phȗsa) “vent, flatuosité”, du thème /*p(h)u-s/ chez POKORNY, 848, en rapprochant notamment lat. pussula, pustula, lit. pūste “bulle”, pū̃sti “souffle”, etc., cité par Chtr. 1236.
  Bsq. BUHAN “soufflant”, cf hitt. uwant “vent tempête” qui recouvre bsq. UFAN/UPHAN “soufflant”. Cf. BUHAZ-TU “(se) gonfler”, BUHAKA-IZTU “(s)'indigner”, BUZTAN, forme radicale réduite, “pénis” et secondairement “queue” d'animal, contrairement à l'ordre courant de présentation des sens. Le /z/ est la désinence d'instrumental probablement, mais pourrait être la trace d'un aoriste sigmatique. Cf. gr. πέος (peos) “sexe de l'homme”, ποσθη (posthē) “même sens et prépuce”, diminutif πόσθιον (postion) “prépuce”, d'où ἀκροϐυστία (akrobustia) collectif “les non-circoncis”, “les païens” (LXX, Ph. NT, Ep. aux Rom. 2, 16, etc.).
  L'étymologie qu'en propose Chtr. 882 : i.-e. /*pesos/ par rapprochement avec skr. pasas-, et lat. /*pes-n-is/, surprend par l'aspect tautologique. Le synonyme gr. φαλλός “pénis” est rattaché par Chtr. 1175 à la notion de“(se) gonfler”, de /*bhol-no/. L'homologie de construction pour ποσθη semble évidente, mais á partir d'une autre racine “souffler” : E. Bvn., Origines, 155, en partant de grec αὔρα (aura) “brise” et ἄϝη-μι (aϝē-mi) “je souffle” : I /*ə2éw-ə1 /, II /*ə2w-éə1 /. Soit bsq. UPHA/BUHA et un confirmation, peut-être, dans gr. βῡνέω, βῡνω, βύω (būneō, būno, buō), Chtr. 202 : « sur thème verbal /βῡσ-/ surtout bien attesté aux thèmes autres que celui du présent : f. βυσω, aoriste ἔϐυσα (busō et ebusa), aoriste parfait passif ἔϐύσθην (ebusthēn), etc., “bourrer, remplir” » et d'ajouter « le tout serait issu d'une racine imitative mal déterminée /*b(h)u-/*p(h)u-/ signifiant “souffler”. »
  Une forme proche de bsq. KUFA/KUPHA est κου̑φος (koȗphos) “léger” κου̑φοτής (koȗphotes)/bsq. KOFAKERIA, KOFATASUNA “légèreté”. Le gr. moderne a κουφος (kouphos) “frivole”, κουφώνω (kouphōnō) “creuser”, κούφωμα (kouphōma) “cavité”. « Pas d'étymologie », Chtr. 574 : « mot évidemment ancien. » Cf. lat. cohum “cavité” (M. 131) ó bsq. KOPHOIN “ruche” en osier et gr. κόφινος (kophinos) “grand panier d'osier”, lat. cophinus, fr. couffin, angl. coffin, m.h.a. koffer. Bsq. (H)OBI “fosse, excavation”, “tombe, sépulcre”, “cavité buccale”, etc. Cf. fr. alcôve de l'arabe al koba. Cf. bsq. DUPA “barrique”, lat. cūpa ou cuppa “id.”, skr. kū́paḥ “trou, puits”, gr. κυπελλον (kupellon) “verre”.
  KOFA “vide, n'ayant que de l'air” renvoie à UPHA “souffle, souffler” et à BUHA “id.”.
Voir (H)OBI, KARBE, OPHE.
  Pour toute cette famille, cf. bret. kéo “grotte”, irl. cúq “creux”, lat. cauus “creux”, cauca, cauia “cage” , gr. κούελα·κοιλος (kouelakoilos) “trou, ventre”.
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