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ARDI-KARI “gardien de brebis”, cf. *berbicarius “berger” E. Bvn., Origines 168. L'intérêt du rapprochement est de souligner la suffixation identique (cf. LASTO-KARI, HUR-KARI, ESNE-KARI) “porteur de paille, d'eau, laitier....”.
  Le radical ARDI (voir ce mot) semblerait correspondre au lat. ariēs “bêlier”, la première syllabe compte toujours pour longue en poésie dactylique, cf. bsq. AHARI “bêlier”. Les noms d'animaux domestiques i.-e. étaient indifférents au sexe ; l'i.-e. n'ayant pas de marques de genre (apparues tardivement, et le bsq. n'en a toujours pas), désignait le plus souvent des femelles, les mâles étant conservés en nombre limité pour la reproduction. Pour désigner un mâle particulier, on a souvent recours au mot signifiant mâle en général. M. 724 s/uerres (verrat), skr. uṛṣan “mâle” ; ce nom s'est ainsi spécialisé pour certains animaux : skr : uṛṣa-bháḥ “taureau”, [bsq. BEHI “vache”], vṛṣṇiḥ “bêlier” ; v. pers. aršan- “mâle”, y répond gr. ἄρσην (ársḗn) “mâle” et ἀρνειοσ (arneios) “bélier”, lat. uerues (voir bsq. HARTZ “ours”).
  La racine est la même que celle du skr. várṣati “il pleut” varṣám “pluie”, Hom. (ϝ)ἕρση (ϝ/wérse) “pluie”.
Cf. Bsq. URTZI “Dieu céleste mâle”, ORTZI “foudre”, d’où ORTZIKARA “orage”, litt. “tremblement de ciel, de dieu”, ORTZANTZA ORTZI-AZANTZ “tonnerre”, litt. “bruit de dieu” ou ORTZ-ANTZ “manifestation de ORTZI”. Or, la racine /OR/UR/ (cf. URTZI, dans le Codex Calixtinus, C. compostelli d'Aymeric PICAUD, XIIème siècle) signifie “eau”. Dans la cosmogonie ancienne le ciel ou dieu (gr. Ούρανός (Ouranós), dor. ωρανός (ōranós) est un mâle, fils et époux de GAIA (bsq. dans ELGE “terre de labour” et bsq. GAIA “matière”, lequel vient de latin mater “mère”).
  La pluie (bsq. URI/EURI) représente la fécondation de la terre GAIA par le (père) “céleste” URTZI (Ούρανός/Ouranós, qui est un adjectif, soit un génitif sur /UR-/, désinences /-EN/-AIN/ toujours productifs dans la langue).
  E. BENVENISTE, Origines, 178 : « génitif et féminin sont des modalités de la notion générale d'appartenance que l'adjectif exprime ; or, le génitif en /*-en/ et le féminin en /*-en/ sont des variétés, précisées par des désinences, de l'adjectif en /*-en/, etc. Exemple πότις (pótis) “maître” et πότνια (pótnia) “maîtresse”, λύκος (lúkos) “loup”, λύκαινα (lúkaina) “louve”. » Chtr. 650.
  Cette explication est reprise par Pierre CHANTRAINE, Formation des noms, 107 et sq. : « L'i.-e. a possédé un suffixe complexe /-nya/ avec élargissement /n/ qui caractérisait le féminin. Ce suffixe se trouve dans de très vieux mots appartenant au vocabulaire noble. etc. »
  Bsq. ASTO “âne”, ASTAINA, “ânesse”, mais URDE, “porc” et URD-AND/GA, “truie, coche”, OTSO, “loup”, OTS-ANDA, “louve” ; ANDERE, “femme”.
  La formation des féminins se développant beaucoup pour les animaux et surtout les animaux méprisés, le suffixe prend une connotation dévalorisante et des noms nobles de ce suffixe ont disparu : θέαινα (théaina) “déesse” chez Homère disparaît au profit de ἡ θεός (ϝē théos) “la dieu”, comme on dit de nos jours la ministre (et non la ministresse...).
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