/*UK-/ “main”, non attesté à l'état
isolé, mais déduit de divers composés d'interprétation
aisée : UKALDI, UKABIL, UKONDO, UKHO,
UKATU, (H)UKI, UK(H)ABIZI,
UKAUR, UK(H)ARAI, UKAN, UK(H)AITZA,
UKEITZE, UKIN, UK(H)ARI.
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UKABIL/UKAMIL “poing”
UKA-BIL, litt. “main rassemblée”, cf. gr
εἰλέω1
(eiléō) “rassembler, serrer, ramasser, presser”. |
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UK(H)ALDI “coup”
UK-ALDI, litt. “tour de main”
racine /*who
/ el-/ “tour”, cf.
gr. εἰλέω2
(eiléō) “faire tourner, rouler”, ἀλίνδω
(alíndō) “se rouler dans le sable, la poussière
comme un cheval”
bsq. IHAL-OSKA-TU “se vautrer, se rouler” ânes,
chevaux, porcs. Bsq. ALDIZ-KA “alternativement, à
tour de rôle”, etc. Voir KALITU. |
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UK(H)ARAI “muñeca
: poignée”
UK-GARAI. |
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UK(H)ABIZI “stylet, poignard”,
Lh. 1000. Dériverait de /UKAO/ “négation”
+ /BIZI/ “vie”, soit “négateur de
vie” ?? |
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UKHO
: 1º “avant-bras” ; 2º “négation”,
“dénégation”, doit désigner le signe
de négation que l'on fait avec la main : /UK(H)/
+ /O/U/ de thématisation
verbale, mais la forme est perçue comme un substantif : UKHO
EGIN, litt. “faire négation” soit “refuser”,
“renoncer”, “renier”. Voir UTZI. |
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UK(H)A-TU “nier, renier, dénier,
refuser”. |
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Ces formes UKHO, UK(H)A-TU
évoquent les terme de négation de gr. οὐ
(ou), devant voyelle οὐκ
(ouk) et devant voyelle aspirée οὐχ
(oukh)
οὐκί, οὐχί
(ouki, oukhi)
indéfini /*kwi-/,
οὐδέ (oudé)
οὐδαμός
(oudamós) “personne, pas un seul” ; skr. ud,
got. ūt = “aus”
bsq. EZ “non” ; v. sl. u-
(cf. u-bogŭ “pauvre”,
“sans bien”), lette au-
(cf. au-manis “insensé”,
arm. oç̌ “ne...pas”.
On rappellera la fréquence des proximités formelles
de l'arménien et de l'euskera. |
UKI “toucher”, mais aussi HUNKI “toucher,
atteindre” : la nasale
fait supposer que la forme actuelle /*UK-/ dériverait d’un
/*HUN-/*HUND-/ ? puisque ailleurs on trouve v.h.a. munt
“main” et “tutelle”, got. handus,
v. angl. mund, lat. manus,
gr. μάνη (mánē),
bsq. ESKU-MARA “main droite”, angl. hand
(on peut noter les alternances /h/m/ø/),
skr. hȧstaḥ qui évoque
bsq. (H)ATZ “pied, extrémité”. Ainsi /-KI/
de UKI, HUNKI serait un suffixe à valeur de procès
(cf. JAR-RAI-KI, ERAMA-KI, JOHA-KI....)
réalisé de “parfait”
à sens de présent ??
Mais bsq. /*UK-/, HUK-I/HUNK-I seraient-ils
liés à /OIN/HUIN/ “pied, membre inférieur”
et à /(H)ATZ/ “id” et “extrémité
de membre”
BEH-ATZ, HE-GATZ, (H)AZ-AZKAL,
AZ-TAL, AZ-PI ??
Mais comment expliquer alors la présence de gutturale dans
lat. pugnus, pugil, pungo, gr. πύξ
(púx), πυγμή
(pugmḗ), et peut-être hitt. panku
“tout” qui serait de la famille ? La dentale
de bsq. BOST
BORTZ “cinq” et “beaucoup” se retrouve dans
v.h.a. fust “poing” et gr.
πέντε (pénte)
“cinq”, génitif παντος
(pantos) “tout”. Cf. aussi arm. hing,
v. irl. cōic “cinq”.
La sifflante de gr. πύξ
(púx) “avec le poing” correspond, semble-t-il au /-Z/
désinence d’instrumental
de l’euskera ? Voir HUNKI,
BEHATZE, ESKU. |