/*-HURU/*-HÜRÜ/*-HURO/
: le sens général semble être “lumineux, brillant”.
/*-HURU/, pour HORI/LLI
“jaune, couleur de soleil”, est attesté en composition
: LEIÑÜRÜ/ LEINHURU/ LAIÑHURU
“lueur, éclair”, “éclat”, “halo
lumineux” ; AZTORI (
ORTZ-HORI) “étourdissement” consécutif
à l'absorption d'alcool, au tabac, à l'extrême fatigue,
à la séduction par le regard d'une femme, etc.” litt.
“ciel jaune”, soit “impression de voir un ciel jaune”
provoquée par la drogue. Cf. OIHENART 227-9 :
« ILE URREZTATU HORIEK NADUKATE HARTURIK, BEGI-LEINURU
GORIEK LASTO LEGEZ GARTURIK. » : “Ces cheveux d'or m'ont pris,
les brûlants regards de tes yeux (m'ont) enflammé comme de
la paille”.
Correspondances probables : gr. φαλός,
φαληρος
(phalós, phalēros) “blanc” ; lat. heluus
“jaunâtre”, et surtout lat. fuluus
: 1º “brillant” (se dit des astres, de l'Olympe,
etc.) ; 2º “couleur de feu”, “fauve”,
“d'or” ; lit. geltas, v.
sl. žlἶtŭ (serbe ût)
“jaune” ; lat. fel “fiel”,
bsq. GIEL “foie”. M. 260 : « des formes à
/gh-/ prépalatal
sont signalées sous holus (et
folus) “légume vert”
gr.
χλόος (khlóos)
“couleur d'un vert tendre” […] v.h.a. gelo
“jaune” [...], etc. » Cf. bsq. HOLITZ “colostrum,
premier lait”. ENE MAITIAK BILUAK HOLLI…
“ma bien aimée (a) les cheveux d'or...” (élision
du verbe
désinence d'ergatif
à MAITIAK) ; lat. flauus
et florus “jaune, blond”.
Cf. E. BENVÉNISTE, Origines, 11 : « Avest.
hvarə “soleil”, génitif
gâth. xvāng, avest. hū,
plus récent hūrō.
Op. cité, 65 : « hū vaut
deux syllabes et doit se vocaliser huvō
(...) Dans i.-e. /*sāwel / “soleil”,
l'élément /*-el / est
suffixal. C'est /*saw-/ seul qui reçoit
suffixes et désinences et, étant élargi,
il se réduit à /*sw-/.
De même que /*kērd/ (gr.
κῆρ (kēr) “cœur”)
fait au génitif singulier /*kr̥d-é/os/
(lat. cord-is), de même /*saw-/
doit faire /*saw-é/os/,
qui aboutit phonétiquement à avest. hu(v)ō
]. » Op. cité, 11 : « skr. suvar,
génitif sū́raḥ,
et forme thématique
sū́ra- sū́rya
; irl. sūil “œil”
*sū-li-.
Alternance l/n
: /*sāwel /, /*s(u)wel
/ : /*s(u)wen
/ ; gr. crét. αϝέλιος
[aϝelios] (d'après ἀϐέλιος
[abélios], Hés.), éol. άελιος
[áelios], dor. ἅ̄λιος
(ϝ/hā́lios), hom. ἡέλιος
[ϝ/hēélios], att. ἥλιος
[ϝḗlios] [bsq. ELUZ-KI], lat. sōl
(probablement de /*swēl /*swol
/) ; got. sauil et dérivé
sunnō... v. sl. slŭnice
[...]. »
On retrouve donc dans cette étude de E. BENVÉNISTE,
restituées, les formes toujours actuelles de bsq. /-SU/
“feu”, cf. SU-HAR, SU-KAR
“enflammé” et “fièvre”, ainsi que
de :
|
/*ELUZ-/ “soleil” attesté
suffixé du comitif
/-KIN/ “ensoleillé”, cf. ELUZKI/EGUZKI/IRUZKI/EKHI
; |
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/*-HURU/ “lumineux”
dans LAINHURU/LEIÑÜRÜ ; |
|
/*ZOHAR-/ “lumineux”
dans ZOHAR-DI “ciel lumineux” ; |
|
/*SAR-/ “soleil” dans
SAR-GORI “bochorno”, “temps de chaleur
lourde à soleil voilé”, litt. “soleil jaune”. |
• |
L'élément suffixal /*-el
/*-var/*-raḥ/*-wel
/*-ra/*-rya/*-li/*li(os)/-luz/...
doit répéter le verbe racine i.-e. /whe/ol
/ “tourner”. Le soleil est “le feu tournant”
; cf. les barques sacrées du soleil, le soleil navigateur des
Egyptiens et des Aztèques ; le char solaire d'Hélios/Apollon,
de Zeus, Cybèle et Freya, de Thor/Donar ; la roue solaire de
la vision d'Ezéchiel, le char solaire d'Elie, etc. |
• |
L'élément suffixal en /*-n/
qui alterne avec L'élément suffixal /*-l
/, que E. BENVÉNISTE analyse, p. 12, « comme
l'élargissement
normal du radical » (got. *sun-ōn
*sunō d'après le génitif
*sun-n-ez...), nous paraît,
pour notre part, correspondre à la désinence de génitif
possessif et adjectivant de bsq. /-EN/. |
• |
Enfin, à la base de toute la “famille”
on peut conjecturer qu'il y a l'idée de “feu” :
gr. πῡρ (pūr)
; hitt. paḫḫ(wa)r
; arm. hur, génitif hroy-
(de pūr-o), v. norr.
fuir, fiur, feuer ; got. fōn,
génitif funins ; tchèq.
pẏŕ ; tokh. A pluriel
porām. Racine i.-e. /*peə2-w-r/
/*péə2ur/,
E. Bvn., Origines, 169. Cf. lat. fulgo,
-ere et fulgeo,
-ēre “briller, faire
des éclairs, éclairer”, fulgor
“éclat, éclair”, fulmen
“foudre” ; véd. bhrā́jate,
avest. brāzaiti “il
brille”... des thèmes
II comme arm. hroy de /*péə2ur//bsq.
/BUR-/MUR-A/
MURRA “braise ardente”, Azk. II, 52. |
Nous suggérons cette base pour l'ensemble malgré A.
MEILLET, 159, qui pose une racine i.-e. /*bhleg'-/
« qui devait fournir un radical athématique
qui n'est attesté nulle part » et qui dans le même article
(lat. fulgo, -ere)
rapporte une racine /*bhel-/ “briller”
skr.
bhālam “éclat”,
v. sl. bĕlŭ “blanc”,
v. isl. bāl “feu”,
gr. φαλύνει
(phalunei), lat. flagro, -āre
“brûler, être en feu, brûler de”, flamma
“flamme, feu”. Cf. bsq. GAR “flamme”, gr.
φαλός (phalos)
“blanc”. Voir LEIÑHÜRÜ. |