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HARROTU : 1º “remuer le fourrage, l'aérer” pour le rendre plus appétant pour le bétail, “faire gonfler”, “carder” la laine, le lin avant filage ou avant d'en emplir couettes matelas, etc. ; 2º “lever le gibier”, “houspiller son monde” ; 3º “égayer le public” par la musique, le discours, l'improvisation, “provoquer une réaction positive ou négative” (serpents, nids de guêpes, essaims d'abeilles, quartier mal famé de gens susceptibles, etc.) ; 4º au moyen “faire une crise de folie”, “ne pas se retenir”, “transgresser les convenances”.

  La forme de HARRO fait penser à (H)AURRI “vide” et à (H)URRI/URRI “vain, gratuit”. L'explication par HARRO (pour HAR-JO “véreux” dit de fruits /HAR/ “ver, lat. uermis” + /JO/ “frappé”) n'a pas lieu d'être, la racine de HAR “ver” est la même que celle de ORGI “aliment, pain” et lat. uoro, -āre “dévorer”. A. MEILLET, 290, évoque gr. αὔω (aúō) “prendre du feu” pour l'étymologie de lat. haurio, -īre “puiser”, “enlever”, “vider” dont le /h/ serait secondaire. Chtr. 145 évoque gr. ἀφυσσω (áphussō) “puiser”
ἀρύταινα (arútaina) pour αρπαινα (arpaina) et conclut, p. 149, « pas d'étymologie ». Gr. αρπαινα nous conduit à gr. ἅρπη (w/hárpē) et lat. harpē “faucille”, à gr. ἁρπάζω (w/harpázō) “ravir, enlever” lat. sarp- sarpio ou sarpo, -ere “tailler la vigne”, à gr. ἅρπεζα (w/hárpeza) “haie [taillée ?]”, glosé μάνδραι (mándrai) “parc à bestiaux”. Enfin, le bsq. offre /HAR-/ “prendre”, HARRAPA “ravir”, HARPANA “grande scie”.
  Or, à l'origine de la scie, on a la “serpe”, retrouvée par les archéologues (Néolithique moyen) sous forme de lames triangulaires de silex montées sur bois ou bois de cerf, avec des dépôts organiques de pailles de céréales sur les tranchants des lames. On a gr. ἅρπαξ (w/hárpax) “grappin”, ἁρπαγή (w/hárpagḗ) “rapine, proie”/bsq. HARRAPAKIN “butin”.
  Bsq. (H)ARRO, (H)URRI auraient pour base /HAR-/ “prendre”, cf. bsq. AHUR “creux de la main”.
Voir ce mot.
  Une autre piste : gr. ἀήρ (aḗr) : Hom. ᾱ́ηρ, ἠερο (ā́ēr, ēeros) ; att. ᾱ́ἠρ, ᾱ́έρος (āḗr, āéros) ; ion. ἠήρ, ἠήρος (́ēḗr, ēḗros) “air, atmosphère” en attique ; Chtr. 27 : « Αὔρα (aúra) “brise” ne semble pas appartenir à ce groupe ». Mais (op. cité 26) αὔρα (aúra) dérive peut-être de ἄημι (áēmi) “souffler”, comme ἄελλα (áella) “tempête” bsq. BAHOLA “vent de tempête”.
  Cf. lat. carō, car(r)ō, -is, -ere “carder”, MEILLET, 101 : « […] verbe rarement attesté par suite de son caractèr technique [...] forme du manuscrit de Varron, différend de cerō, carnis “morceau de viande” ». Trois racines quasi homophones : /KAR-/ “cri”, /KER-/KEIR-/ “couper”, /HAR-/ “aérer, gonfler”.

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