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HAMU/AMU : “canne à pêche” ; “hameçon, vrille” (Azk.) ; “tige” ; de lat. hāmus “crochet, hameçon”, Lh. 404.
  HAMU-TU “fléchir” ; (H)AMOR “idée de (se) plier, céder” ; ZUHAMU “arbre”, terme générique, cf. B. DETCHEPARE « ZUHAMUIAK ODOLEZ IZERDI : les arbres transpirant du sang [au jugement dernier] » ; (H)EMBOR “fût d'arbre” ; ZUHAN/ZUHAIN “plante” (S), “fourrages secs” dans la langue moderne ; naguère les réserves hivernales pour le bétail étaient en partie constituées de rameaux feuillus séchés (OSTA-XURI, Estérençuby).
  ZUHAMU ZU(R)HAMU que l'analyse permet de conclure à /ZUR/ “bois de construction” + /(H)AMU/ “tige”, donc l'ensemble donne “fût”. Les maisons ont, en effet, commencé par être construites avec des piquets de bois au haut Néolithique, dans la plus grande partie de l'Europe, sans doute, essentiellement un assemblage de piquets et de clayonnage (cf. archéologie : G. DUBY et A. WALLON “Paysans danubiens, chasseurs en France” in Histoire de la vie rurale, T. 1).
  Le bsq. HAM-U “tige” de bois, entre autres, est la racine la plus profonde de bsq. /HEM-/ “maison”, ignoré dans la langue moderne, que l'on retrouve dans HEMEN à vocalisme /e/ et avec désinence d'inessif /-EN/ “ici”, probablement “ici à la maison” par opposition à HOR “là” et “là bien s'éparé (de moi)”, soit “dehors”. On retrouverait dans la forme (H)AMU la racine /*demə/*dmā/, cf. l'aspirée angl.-sax. home, frq. *haim “maison”, fr. ancien (XIIIème S.) ham “village”, hangar (XIVème S.) frq. *haim-gard “clôture autour de la maison”, fr. ancien (XIIème S.) hanter “habiter”, “fréquenter”, de la base supposée (M. 183) /*dem-/ /*demə-/*dmā-/ “maison”, cf. goth. dəmāna, avest. nmāna-, pers. mān. Selon M. 183, lat. domus “maison” et gr. δέμω (demō) “je construis” ne se rattacheraient pas à une même racine /*dem-/. « Cette racine /*demə/*dmā/, à laquelle se rattache le nom iranien de la “maison” : got. dəmāna-, semble
isolée. »
  HAM-U est un th. I, le /h/ initial peut être une réalisation du /ϝ/ ; le th. réduit, rare en bsq., le th. II se retrouve dans MAKIL, MAKUL/MAKUR, tous composés de /*HMA/ et KUR/KUL/KIL “courber, plier, etc... ”, soit “houlette de pasteur, bâton en crosse” qui permet d'attraper par la patte l'animal en course, cf. le moderne GANTZO “crochet” des bergers américains. Bsq. /HUR/KUR/ “courbe” que l'on trouve dans HURKUL-U “enceinte circulaire”, lat. circen, gr. κλινειν th. II “incliner”, bsq. KIKILDU “s'abaisser”, KILINKAN “en suspens”, etc... Encore un composé bsq. (H)AMETZ “chêne tauzin”, bot. Quercus pyrenaica, de /(H)AM/ et /TZE/ “terme générique en botanique pour désigner la plante, le pied, l'arbre”, le chêne étant désigné par le terme générique de l'arbre dans d'autres langues aussi.
  En germanique, Chtr. 262 s/δέμω : « d'un dérivé nominal /*dem-ro/ sont tirées les formes got. timrjan “construire”, timrja “constructeur”, v.h.a. zimbar, all. zimmer, zimmermann “charpentier”», et pour boucler la boucle, bsq. (H)EMBOR “fût d'arbre” perçu en épaisseur, le deuxième élément du composé /-BOR/-BAR/ signifiant “profond”, soit “bois de charpente”, opposé au simple (H)AM-U “tige souple” pouvant se “souffler” dans la confection des clayonnages enduits de glaise des abris de bûcherons et de charbonniers des années 1940, encore, dans les forêts d'Iraty, Ronceveaux, Leiza, Baztan, etc. Preuve de plus que « la disparité des idiomes cache une unité profonde . » F. de SAUSSURE, Cours, 140 (Payot), en conclusion de “synchronie-diachronie”.
  KALAMU “roseau”, réputé emprunté à lat. calamus, lui-même du gr. κάλαμος (kalamos) “roseau” et “tige”, καλάμη (kalamē) “chaume, paille”. En réalité composé bsq. de /KAL-/GAR-/AL-/ “grain” + /AMU/HAMU “tige”.
  Voir HEMEN, KALAMU.
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