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ERROITZ “précipice, ravin, canyon entre rochers”. toponymes ERROTZ-ATE (ERRUZATE) au-dessus d'Estérençuby (BN), “gerçure de la mamelle”.

  ERROZTU “s'écrouler et couler dans le précipice” les blocs, les animaux, les personnes. Et “éboulement de terre et de boue sous l'action des eaux torrentielles”.
  La forme ERROITZ est à noter à côté de (H)UHAITZ, (H)UR-AITZ, dans les composés de /HUR/ ; le /r/ final liquide permute avec /h/ , cf. HUR-ALDE “du côté, à côté de l'eau”, donne UHALDE, comme LAHARGI de LARRU-ARGI “peau blanche”, épithète des Lamias. (H)UR-AITZ “cours d’eau”.

  D'autres rapprochements, s/ῥεω (ϝ/wreō), Chtr. 970-971, “couler, s'écouler” qui donne le parfait ἑρρύηκα (errúēka), bsq. ERREKA “rivière, ruisseau”, ῥεῦμα (ϝ/wreūma) “flot, courant d'une rivière”, en bsq. ZURRUMA en Garazi, ZURRUNBA chez AZKUE et LHANDE, “cascade, barrage de moulin”, toponyme ZURRUMA HANDI (Estérençuby, près de ANTSOLA).
  Cf. gr. ἐρρεύσα (erreúsa) aoriste de ῥέος (ϝ/wréos) “flot” suffixé par /s/ et bsq. BURRUST “flot, flux”. Ῥευσιος (ϝ/wreutos) “qui s'écoule, qui flotte, fugitif” et bsq. ZURRUST “torrent, cascade”.
  Skr. giri-sravā “torrent de montagne” ; cf. bsq. GORA “idée d'altitude” par alternance vocalique de GARA, originellement “tête” puis “altitude”, qui, par une autre alternance, donne GEREIN-O “étalon, reproducteur” et GIRI “monte”, pour le premier terme skr. giri- et pour le second terme skr. sravā et aussi srutá “qui coule”, dans pari-srutá, cf. bsq. ZURRU “cuve” de lavandière qui, d'un coté reçoit l'eau d'une fontaine, d'un ruisseau, pour faire bassin, vasque, et verse l'eau de l'autre coté (sorte d'abreuvoir de bois) ; bsq. ZURRUTA “écoulement”, cf. ce chant à boire « ... EGUN GUZTIAN ZURRUTARA ETA EZ ZAUT BETETZEN BARRENA : toute la journée à boire et je n'arrive guère à combler le ventre. »

  Cf lit. sraumuō “rapide”, v. russe strumenĭ “torrent”, v. irl. sruoimn “fleuve”. Un fleuve de Thrace se nomme Στρυμόν (Strumón), cf. skr. (madhu)-sravas “regorgeant de miel”. Chtr. 171 « il est certain que /*sr-ew/ de ῥεω (ϝ/wreō), skr. sravati est un thème II de /*ser-/ attesté dans thème I skr. sisarti, gr. ἕρπω [w/herpō] etc... » et bsq. ZURRUSTA, TURRUSTA “flot, chute d'eau”, TIRRISTA, XIRRISTA “jet de liquide”, etc...

  Bsq. (H)URRATS “pas” sens sémiotique. Mais en fonction du contexte “allure, démarche, mesure, figure (danse), rythme”, etc... Correspond probablement à gr. ῥυθμος (ϝ/wruthmos) “rythme”, qui dérive de ῥεῖν (ϝ/wreĩn) “couler”. E. Bvn. Linguistique Générale, 326-335, s/ἔχω (ékhō) : « il suffit d'observer que ῥέω [ϝ/wréō] et tous ses dérivés nominaux (ῥευμα, ῥοή, ῥυας, ρυιος [ϝ/wreuma, ϝ/wroḗ, ϝ/wruas, ruios], etc...) indiquent exclusivement la notion de “couler”, mais que la mer ne coule pas (la thèse antérieure étant que le signifié de ῥυθμος (ϝ/wruthmos) exprimait les mouvements réguliers des flots de la mer) [...] ce qui coule (ῥεῖ [ϝ/wrein]), c'est le fleuve, la rivière ; [...] ῥυθμος, ῥυσμος [ϝ/wruthmos, ϝ/wrusmos] (des philosophes Démocrite, Aristote, etc.) a pour équivalent σχημα (sckēma) “forme” ou “configuration”. »
  Il est important de souligner que les différentes alternances vocaliques et différentes suffixations rencontrées dans les formations à partir de ῥέω [ϝ/wréō] et dans divers idiomes i.-e. se rencontrent dans l'euskera malgré la diachronie qui entraîne des modifications morphologique et sémantique.
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