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BETHE “rempli, plein”, “accomplir”. BETADURA, BETEERI “rassasiement, constipation”.
  Cf. lat. plĕtus de plĕo, M. 515, “emplir”, cf. gr. πλῆθος (plēthos) “grand nombre, foule”, “grande quantité, abondance”, lat. plebs “peuple”.
  Le bsq. évite les consonnes doubles à l'initiale des mots, d'où amuïssement de la latérale : BETE (/b/ pour /p/, correspondance phonétique régulière). La forme /*plē/ est un thème II, /*pleə1 /, aoriste radical skr. aprāt “il a rempli”, gr. moyen de sens passif πλητο (plēto).
  Le thème I, racine pleine /*pel/, est peut-être attesté dans le bsq. UPEL qui, actuellement, signifie “barrique”. On a l'expression PIPOILA ou BIPELA BEZALA HANTUA “gonflé comme un pipoil” , Azk. “douve, douelle” ?? Ce n'est pas l'idée contenue dans l'expression en question. Le mot a dû signifier un récipient ventru : barrique, gourde, outre, etc... Mais ce sens s'est perdu. Cependant l'expression est courante en BN en parlant d'une articulation luxée, d'abcès, de furoncles, de ventre replet, etc., en concurrence avec ZAHAGIA BEZALA HANTUA, “enflé comme une outre”.
  L'on trouve également PURPUILA “obèse, gonflé”, PUNPULA “cloque, grosse goutte d'eau, boule, bulle”, OPIL “petit pain sphérique, etc.” Le /u/ (préfixe ?) de UPEL peut être la trace d'un /HOB-/HAB-/ (= ὁμός (homós) “un, le même, commun, uni”), comme dans OBORORIC, (LIZARRAGA, XVIème siècle) litt. “ensemble tout, entier, tou(t/s) à la fois, tout de même”, HABORO (S) “plus, davantage”, mais HABOROXEAK (S, BN) “la plupart”, “tous ensemble”, “la majeure partie”. Cela signifierait pour /*UP-EL/ “tout plein”, qui est aussi le sens originel de gr. πίμπλημι (pimplēmi) “rassasier, remplir”, Chtr. 901 ; avest. ham-pā-frái-ti. Il existe un autre terme pour dire “empli”, très spécialisé, qui ne figure ni chez Azk. ni Lh., encore en usage courant à Lantabat (Père OLÇOMENDY), à Béhasque (M. RECALDE) et en Garazi-Baigorry : LILIRIKA(N) : BASOA LILIRIKA ARNOZ, “le verre tout-à-fait plein, plein à ras bord de vin”. C'est un pur parfait i.-e. avec redoublement et désinence /-KA/, type λελυκα (leluka) “j'ai délié”. Cf. arm. li “plein” et arm. li-r “abondance”.
  On voit bien qu'il n'y a pas seulement une communauté des racines entre l'euskera et l'indo-européen, mais que l'on trouve aussi de fréquentes identités de formes secondaires ou dialectales.
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