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BELTZ, “noir”. Cf. πελιδνος (pelidnós) “livide” dit d'une ecchymose ; “gris, pas tout à fait noir”, médecine “bleu, brunâtre”. Racine /*pel-/*pol-/ désignant une couleur indécise, nuances différentes, suivant les contextes d'emploi.
  Le gr. μέλας, -αινα (mélas, -aina) “noir, sombre”, est tentant, et c'est une autre racine. Lett. mẹlns “noir”, v. pruss. melne “tache bleue”, lit. mēlas, mēlynas ”bleu”.
  BELTXURI “gris”, BELTXIDA “combat, affrontement” Estérençuby, absent chez Azk. et Lh. Le gr. πελιδνός (pelidnós) est expliqué (Chtr. 876) par skr. palitknī féminin “grise” palita, masculin“gris”. En détachant le suffixe /ta/ (cf. parallèle de hari, hárita “jaune vert” [bsq. HORI “jaune”]) on a le radical /*pari/ = gr. πελι- (peli-) *πελι-ϝο-ς (peli-ϝo-s). On évoquera gr. πελεμίζω (pelemizō) “combat”, Hom., ion., att. ; gr. πίλ-ν-α-μαι (pil-n-a-mai) “s'approcher”, [bsq. HUR-BIL “proche, (s)'approcher], πέλας (pélas) “le prochain”, πελάζω (pelázō). Chtr. 877 : « il apparaît dans certains exemples que ces formes verbales expriment non seulement la proximité mais un heurt, cf. ἄρματα χθονι πίλνατο [ármata khthoni pílnato] “les chars s'abattaient” ; κέλεκυς “hache” et même “hache-marteau” dans les composés ; πελεκάν [pelekán] “pélican blanc” à bec en forme de hache ; πελεκᾶς [pelekãs] “pic-vert”, lat. pellō “pousser”, gr. πόλεμος (pólemos) “combat”, aoriste πάλτο (pálto) “il s'est heurté”, germ. *felma répondent à gr. πελεμα [pelema] et attesté dans got. us-fil-ma “effrayé”, us-filmei “effroi”. Racine /*pel-/ ombr. arpeltu arpellitō. »

  Bsq. USPEL :
  Cabossure ;
  Ubac, versant de vallée exposé au nord ;
  Site sombre ;
  Noirceur sur le corps du fair des meurtrissures et des coups reçus, ecchymose ;
  Blessure, meurtrissure des corps, des fruits mâchés, etc.

  L'origine probable de BELTZ, πελιδνος (pelidnós) doit être attribuée à la notion de “coup”, “meurtrissure”, “ecchymose”, réalités sensibles et visibles, d'expérience concrète. Les nombreuses désignations que la forme recouvre sont probablement secondaires : bsq. BELE “corbeau” qui ailleurs répond à des termes liés à son cri (gr. κόραξ [korax], lat. corvus, fr. corneille), bsq. BELTXARGA “cygne” (zool. Cygnus olor), gr. πελαργός (pelargós) “cigogne” (zool. Ciconia ciconia), gr. πέλεια (péleia) “pigeon bizet sauvage” (zool. Columbia livia), lat. palumbēs... Si bien que FRISK (cité par Chtr. 874) se demande s'il ne faut pas partir d'un thème en υ-/*πελυς (u-/pelus) “gris” ? Le “préfixe” /*US-/ (/*OS-/) signifierait approximativement “arrière” et US-PEL “repoussé en arrière” ≈ “cabossé”.
  Le latin offre un dérivé de pellō “pousser, battre, frapper, repousser” avec préverbe as- pellō de *abs-pellō “chasser, repousser”, qui correspond pour la forme et pour le sens “cabossure” de bsq. US-PEL. La préposition-préverbe de lat. /ab/abs/ indiquant le point de départ “en s'éloignant, en partant de, depuis, de”, gr. ἀπό (apó), etc., est apparenté à /*po-/ (dans pōnō “déposer, pondre”, poliō “donner le fini, mettre la dernière main à un objet, une action”, “polir”), cf. sl. po-, lit. pa-, hitt. pe-, formes sans voyelle initiale (à la différence de gr. ἔπι/ἀπό (epi/apó) et lat. /ab/abs/ ), et ce /*po-/ est à la base de posti, poste, postia, posteā, postideā, dont la forme la plus ancienne serait poste, M. 526, signifiant “après, puis, depuis”, “en arrière, derrière” au sens temporel et spatial.

  Cf. bsq. OSTE “partie de derrière, arrière” décliné OSTERA(T) “après, à la suite de”, OSTEAN “derrière, après”. Cf. la forme de lat. post, ombr. post, pus, puste, osq. púst, post (que l'on retrouve dans tokh. B om-post-am postea), lit. pàs “auprès”, alb. pas “après”, v. sl. pozdě “après”, v. perse pasā, skr. paçā́t, avest. pāskat “après”, lat. posterus, gr. ὑστερεω (ϝ/hsterō) “être en arrière”, etc. La base pourrait en être “le pied”, lat. pēs-, gr. πούς (poús), skr. pat(s), bsq. (H)ATZ.
  Donc USPEL signifierait “repoussé en arrière = cabossure”.

Voir OSTE, OSTEAN.
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