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BE(H)ARRI/BELARRI “oreille”, “ouïes de poisson”.
  /BE-/ initial marque le duel (BE/BI) ; cf. BEGI ( BE-okwi) “œil, yeux”, BEHATZ ( BE-HATZ) “pouce(s)” ( BE-HATZ) “pouce(s)”.
  La forme BELARRI résulte d'une altération /l/h/ ; cf. ITEN AHAL ITE-LĀN avec métathèse “possible à faire, faisable, facile”.
  “Prêter l'oreille, écouter” se dit BEHATU, de même que “porter le regard, regarder” = BEHATU ; également “l'écoute” = BEHAKO et “l'observation, l'examen visuel” = BEHAKO ; /-KO/ désinence de génitif d’origine-provenance.
  L'étymologie en est /BE/ + /ARRI/ = deux + /ARRI/ pour /AURI/ ? La réduction vocale étant compensée par la gémination au passage de liquide à fricatif du /r/.
  En effet, lat. auris, se prononçant aussi ōris (époque impériale) “oreille”, ōris qui établit l'analogie avec la forme bsq. M. 59 : « auris est d'origine i.-e., mais la forme résulte d'un arrangement latin. Le nom de “l'oreille”, organe non actif, est le plus souvent neutre. L'Avesta a un nom-accusatif duel uši, [...], le v. sl. a uši “(deux) oreilles”, indiquant un ancien thème racine neutre, [...], lit. génitif pluriel ausụ̃ qui indique l'existence du thème /*aus-/, [...], lett. a ausu à côté de aušu. »
  Ce thème à sifflante nous permet le rapprochement avec bsq. /OTS/ “bruit” (composé AZ-ANTZ “rumeur, bruit perçu”), avec gr. ὄψ (óps) “voix”, bsq. AHOTS/ABOTS “voix” composé (voir OTS) et avec gr. οὖς (oũs) “oreille”. Chtr. 840 : « Le grec de son côté présente de façon à peu près constante un vocalisme /o/, un morphème /at/ dans la flexion hors du nominatif accusatif, d'importantes traces d'une flexion sigmatique. » Le bsq. a OTHOI, interjection “je vous en supplie!”, “écoute !”, et OTHOITZ “prière, supplication” qui correspondent aux caractéristiques exposées par CHANTRAINE. Cf. gr. Hom. οὔατος (oúatos), οὔατα *οϝατα (oϝata) qui recouvre bsq. BEHATU “écouté”.
  Le gr. ἀκούω (akoúō) “entendre” fait l'objet de deux voies d'exploration étymologique, Chtr. 50 :

  « composé *ἀκ-ους-yω [ak-ous-uō] “tendre l'oreille”, de /ἀκ/ (ak) et /οὔς/ (oús). » La racine i.-e. /ak-/ exprime l'idée de “pointe”, “aigü” : gr. ἀκων (akōn), skr. aśáni “pointe de flèche”, bsq. AKAUN/AUKON “dard, javeline” (Codex calixtinus) ; gr. ακανος (akanos) “épine”, bot. Atractylis gummifera (?), Chtr. 44. Bsq. BAS-AKĀNA (BN) “prunelier”, qui se dit aussi PAXARAN, BASARHAN, de /BAS-/ “bois, sauvage” + /ARHAN/ “prune”, n'est qu'une variante de /AKAN/[*]. Skr. aśan, avest. asan “pierre”, bsq. AIZEN, génitif de AIZ “pierre”, EZTEN “dard, pointe de flèche” qui peut dériver de /AIZTO/ “couteau” + /EN/, génitif-superlatif “couteau = petit caillou”, cf. angl. stone “pierre, caillou”, etc.
  On rapproche de gr. ἀκοῡω (akoūō) got. hausjan “entendre”, où l'on retrouve le thème /*aus-/*ōs-/ et bsq. /OTS/ “bruit”. Pour hausjan, CHANTRAINE 50 : « // peut être le degré zéro de /*en/ “dans” (Prellwitz) ce dont on n'a que fort peu d'exemples sûrs en grec. » La forme bsq. ENTZUN est bien proche de got. hausjan “entendre”. Le // pourrait encore être (Chtr.) un /a/ augmentatif (/*sm̲/ ?) ou une prothèse grecque...

[*] Il y a peut-être croisement de deux racines : /*AKAN/ et /KARAN/ “pourvu de noyau”, cf. lat. cerasus “cerise”, bsq. /KAR/ “pierre”, /KOR/ “dur”.
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