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BARRU “intérieur”, BARNE, BARNA, BARRENA “extrémité inférieure” (Azk.), “en direction de, à travers, en pénétrant”, “intérieur, à l'intérieur de” (du corps, du ventre, de la poitrine) ; “for intérieur, siège des sentiments, des passions, des intentions cachées, etc.”
  Cf. gr. φρήν (phrḗn) “entrailles”, “cœur” comme siège des passions, “volonté”, “esprit” comme siège de la pensée ; BARRU/BARREN serait sur thème I et gr. φρήν (phrḗn) “poumons”, un thème II, etc.
  BARREN peut morphologiquement s'interprêter à partir de /*BAR/ “bas, en bas” = “intérieur”, donnant le substantif “ventre” + /-EN/, comme :
) avec désinence de génitif /-EN/ “du ventre” et/ou d'inessif /-(E)N/ “dans le ventre” ;
) comme un comparatif-superlatif “le plus bas”. Cf. lat. īn-ferus “ qui est au-dessous, inférieur”, par opposition à superus “qui est au-dessus, qui est en haut, d'en haut, supérieur”, d'où la forme Inferī, -ōrum “les habitants du monde sous terrain” ; Dī Inferī par opposition Dī Superī ; Infrā “en dessous” par opposition à Suprā. M. 317.
  Le skr. a pour lat. īnferus, īnfimus, la correspondance ádharaḥ (avest. aδarō), adhamaḥ “qui est en dessous”, à coté de adháḥ “en bas” ; le gotique a undar “sous” [bsq. ONDAR, HONDAR “sable, dépôt, fond” et secondairement “dernier”, par opposition à APAR “écume” de UP-AR]. Voir ces mots.
  « Le /f/ de īnferus n'est pas conforme à la phonétique du latin à Rome » A. MEILLET ; et la forme du mot serait dialectale, ce qui s'expliquerait par les emplois religieux de ce groupe.
  Certains composés du bsq. évoquent des homologies dans les langues i.-e. : BARNEZU “qui a de la contenance” au propre et au figuré et gr. φροσυνη (phrosunē), φρονις (phronis) “sagesse, expérience” ; à BARRENETIK “(qui vient) du tréfond”, /-IK/ étant une désinence-postposition d'élatif, correspondant à prépositions lat. /ex/, /ē/, /ec/, gr. /ἐξ/ (ex), gaul. /eks/, lit. //, arm. /i/, got. /ut/ “au dehors, hors de, etc...”, répond gr. φρένητικος (phrénēticos) “phrénétique”, forme très étendue en grec dans la formation des adjectifs, et la suffixante complexe trouvant une homologie claire dans le basque ; c'est une forme surdéclinée courante dans la formation des mots basques.
  BAR(R)-EN-(ET)IK-(K)O, soit BARNETIKO/BARRENTIKO, comportant une chaîne de trois désinences-postpositions qui assurent un syntagme nominal : /-EN/ “dans, en” inessif-locatif, /T/ est un élargissement de liaison-support phonétique, /-IK/ “de, en provenance de” élatif, /-KO/ “de, appartenance” génitif d'origine. Soit donc phrénétique, phrénésie “(sentiment, pulsion) qui provient du tréfond intime, du siège des passions, etc...”.
  D'après Chtr. 1228 : « en dehors du grec, on ne voit d'ailleurs aucun rapprochement plausible. La parenté envisagée par FICK [...] avec v. isl. grunr “soupçon”, grunda “penser”, etc., est intéressante [...] mais ces formes sont trop isolées [...] Il reste à constater que φρήν [phrḗn] appartient à une série ancienne de noms-racines où figurent plusieurs appellations de parties du corps, αδήν, αὐχήν et σπλήν [adḗn, aukhḗn, splḗn] ». Ni īn-ferus ni φρήν [phrḗn] n'auraient d'étymologie.

  Pour BARRU et BEHERA : cf. M. AURNAGUE U.M.R. Etudes Basques, Bayonne
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