AGINTARI/AGINDARI “chef, donneur d'ordre”, “dirigeant,
responsable, commandeur”. synonymes AITZINDARI, BURUZAGI. L'ensemble du groupe (AGINTARI, AGINTE, AGIN-DU) à même radical AGI- que l'on trouve dans le verbe AGI-TU “survenir” (évoque lat. abīre, abitus ?), et sous la forme fléchie à désinence d'inessif-locatif /-N/, attestée dans AGIAN “peut-être”, “plaise à Dieu”, “¡ojala !” (cast.), soit une idée de “conjecture”, mais aussi (BN) “désir, souhait vif”, qui impliquerait une base /*AGI-/*AGO*/ ? On a aussi AHIAN, avec les mêmes significations que AGIAN, pour lequel nous proposons une base AUHEN “regret, lamentation, expression de frustration” et qui suppose la base /AHO/AGO/ABO/ “bouche” OIHU “cri, appel”. Voir AUHEN. Correspondances plausibles : gr. ἄγειν (ágein) infinitif de ἄγω (ágō) “pousser, mener” et surtout “conduire” ἀγός (agós) “chef” ; ἀγών (agṓn) “assemblée”, par exemple des dieux (Hom.). Chtr. 18 : « ἀγών (agṓn) est un vieux présent thématique qui a des correspondants dans skr. ėjeti, avest. azaiti, arm. acem, lat. agō, v. irl. aik, tokh. āk-. On pose une racine /*ə2eg-/ alternant avec /*ə2og-/ dans ὄγμος [ógmos] “tracé d'un sillon, d'un chemin. » On peut évoquer en bsq. moyen OIHU-KA “à cris, en criant”, comportement caractéristique du conducteur, du commandement. Ceci supposerait une haplologie d'importance, à moins de supposer la base primaire /AGO/ABO/AHO/ “bouche”. Il y a gr. εὔχομαι (eúkhomai) “prétendre, se vanter”, “promettre”, “prier à haute voix”, prière étant liée à un vœu/bsq. AGIN “souhait, promesse” ; gr. εὐκτος (euktos) “souhaité” ; avest. aoǰaite “invoquer” ; avest. gath. aogədā, avest. récent aoxtra, participe skr. vāgha̍t- “qui fait un vœu” ; lat. uoueō “faire vœu”. Enfin, gr. ἡγέομαι (ϝēgéomai) “marcher devant, aller en tête, guider, être le chef”, après Hom. “regarder comme, avoir l'opinion que, penser que”, “guider, proposer” avec préverbe, /αφ-/, etc. ; λᾱγέτᾱς (lāgétās) “chef”, mycén. rawaketa “chef de l'armée” peut-être. La forme ἡγέομαι (ϝēgéomai) est reliée par Chtr. 406, à lat. sāgiō = sentire acute (Cicéron) “avoir du flair, deviner”. Cf. bsq. SUNDA “flair”, que Lh. 949 traduit par “odeur” (??), et SUNDA-TU “pressentir, détecter”, que Azk. traduit “corromperse” (?) = USAINDU (BN) ; bsq. SUDUR “nez” SUDURRA LUZE DU “il voit loin”, litt. “il a le nez long” ; bsq. SOMA-TU “flairer, sentir”, qui peut dériver de /SO/ “regard, observation” suffixé de /-MA/ à valeur “d'entassement, d'amoncellement, d'ensemble” (cf. ZURRUMA, GARRUMA, BILDUMA, ESAMA...). Pour gr. ἡγέομαι (ϝēgéomai), lat. sāgiō on rapproche le hitt. šák-ḫi “savoir”, šakija “présager”, Chtr. 406. Ajoutons bsq. JAKIN/XAKIN “savoir”, “avoir la connaissance”, probablement de /*okw/ “œil”. |
||
|