ADI, ADI-TU, AITU entendre, comprendre, prêter
l'oreille, écouter. Évidemment on pense aussitôt
à lat. audiō entendre,
écouter, prêter l'oreille et à gr. ἀιω
(aiō) j'entends. À verser au dossier OTHOI interjection de supplication, d'après Lh. 833, et OTHOITZ prière, supplication, composé de type aoristique /OTHOI/ + /IZ-/ auxiliaire être. La base /OTHOI/OTOI/ doit être aussi un composé : /OT/ écoute + /OI !/ interjection écoute ô. On y trouve la correspondance à Hom. οὔατος (ouatos), à att. ὠτός (ōtos), ὠτι (ōti) oreille. Le gr. ἀιω (aiō) procéderait de /*αϝιω/ (awiō) et l'on a bsq. AHIAN plaise à Dieu !, interjection de souhait qui semble formée d'un substantif suffixé à l'inessif AHI-A-N. Comme il y a la forme AGIAN aussi, on peut invoquer la forme ADIAN à l'oreille de, à l'entendement de (cf. ADIADUN notable, qui a l'oreille du peuple), comme sens général originel des deux autres formes /AHIAN/AGIAN/, et ainsi déduire le signifié de bsq. /*AHI/ et gr. /*αϝι-/ comme étant l'oreille. Le verbe AHI-TU fatiguer, épuiser a aussi l'acception de casser les oreilles, désespérer, décourager ; exemple AUHERRA AHITUA désespérant de paresse, TZARRA AHITUA pervers, malhonnête avéré ; cf. skr. āviḥ évidemment, v. sl. avě manifestement. AHI et AHI-TU peuvent être supposés à la base de /OT-/OTHOI/ et donc de /ADI/ADITU/AITU/. Quant à la présence de /r/ dans lat. auris oreille (alternance des suffixes /r/n/, Bvn., Origines, 7 et 24), on peut en rapprocher bsq. BE-HARRI oreille, dont la syllabe /BE/ indique clairement la forme de duel et la finale /RI/, suffixe d'agent : l'écouteur. Le /rr/ = /r/ dur du bsq. pose problème car on attendrait BEHARI ; on peut conjecturer une contamination analogique des suffixes en /-GARRI/, cf. IKUSGARRI remarquable, ENTZUNGARRI digne d'écoute, etc., du verbe fossile /GAR/ faire th. I, cf. lat. crearē, th. II, faire, produire. Mais le /r/ du lat. est aussi expliqué par la trace du duel /-si/, v. sl. ui /*ausi/... Il est possible que AHI soit en relation avec OIHU cri, appel. Comme on retrouve le vocalisme /au/o/ dans bsq. OT(H)OI, gr. ους, ωτι (ous, ōti), lat. audīre, etc., OIHU expliquerait la diphtongue initiale des différents dialectes i.-e. Il y aurait alors parallélisme entre les formations de bsq. AHO orifice buccal, gueule, OIHU cri, appel, /*AHI/ oreille, AITU écouter, entendre, OT(H)OI écoute je te prie, d'une part, et le vieux verbe lat. clueō s'entendre nommer, dire, avoir la réputation de, racine /*kleu/ th. II, tokh. klautso oreille, gr. κλυθι (klauthi) écoute, καλέω (kaleō) appeler, nommer th. I racine pleine, bsq. GAL-D-EGIN demander, convoquer, lat. calāre appeler racine /*kolə1 / (Chtr. 485) th. I, ombr. imper. kařetu, M. 88, etc., d'autre part. Et, en effet, bsq, XAR-ANGA cornemuse, dulzaina, instrument de musique, GARIMA- clamāre, GAL-AR-OTS charivari, XAR-INGA glapissement, absent chez Lh. et Azk., etc. |
||
|