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ÜLHAIN (S), UNAI (BN, Aezkoa) :

1º AZKUE, II, 360 : UNAI, UNHAIvaquero, vacher” ; ÜLHAINvaquero de monte, vacher en montagne”.
2º LHANDE, 505, *ILHAIN IV “vacher, bouvier”. Synonymes BEHIZAIN, ITZAIN (acception plus spécifique en Soule de “conducteur d'un attelage de bœufs” ; ITZAINKA “charroi”). LHANDE propose le rapprochement avec fr. vilain ? Mais la forme ÜLHAIN signalée aussi en Soule dans la chanson “ARRANUAK BORTIETEN” : « HARTZEN DIAT OFIZIUA IRATIRAT ÜLHAIN BANUAK... » indique clairement, semble-t-il, la racine bsq. /*UL-/ i.-e. /*wel-/*wol-/ “tour” (cf. bsq. ITZUL, ÜTZUL (S) /*ATZ(E)/ “en arrière” + /UL/ “tour” = “tourner, (se retourner”, IRAUL “labourer”, (H)ELGE “terre de labour”, GOLDE “charrue”, ULU “mouche”, MULKO, GOLKO, URKOI, OLKO, O(L)KA, BIUR, etc...). UNAI “vacher” est également signalé par LHANDE.
En Garazi et Aezkoa, UNAI, “gardien de vaches” mais aussi celui qui assure un déplacement (sur route) des bêtes transhumantes, parfois confondu avec TTOKERO “conducteur de bovins” pour le compte de marchands de bestiaux, “conducteur d'animaux de contrebande”.

  C'est ÜLHAIN qui permet de supposer l'histoire du mot. Il s'agit de l'activité de gardiennage en général et les proverbes éclairent la synonymie entre UNAI “gardien” et /-ZAIN/ ARTZAIN “pasteur d'ovins” ; cf. Refranes, 52 : UNAIOK ARRI ZITEAN, GAZTAEOK AGIR ZITEAN “les pasteurs se disputèrent, les fromages apparurent” ; et la répétition au nº 374 en substituant à UNAIOK le terme ARTZAIOK, AZKUE, II, 361 conclut : « Quel peut-être le radical de ce mot, assurément uni à /ZAI/, /ZAIN/ ? »
  L'action la plus notable du gardien du troupeau en montagne, d'un point de vue relationnel par rapport aux voisins, au patron, etc., c'est ITXULIA EMAN “dar la vuelta” al ganado, ou aussi INGURATU, terme actuel aussi fréquent que l'autre dans la pratique, “faire le tour” du troupeau, pour le rassembler, compter les unités, surveiller en genéral, et le maintenir dans les limites conventionnelles du SARO. ULHAIN, avec un radical /*UL-/ “tour, tourner” + sans doute /EGIN/ “faire” suggère la démarche du pasteur.

  Correspondances probables : lat. bu-bulcus “bouvier”, su-bulcus “porcher” ; gr. φύλαξ (phúlax) “gardien, protecteur”, verbe φυλάσσω (phulássō) “garder, monter la garde, proteger, conserver, observer”. Chtr. 1232 : « on poserait /*-fulcus/ à côté de φυλακός [phulakós] qui serait alors antérieur à φύλαξ [phúlax] (peu plausible). » Cette explication serait criticable, « et l'on doit rester dans l'incertitude » Chtr. 1232.

  Ajoutons au dossier bsq. MOLTZO/MULTZO “groupe, tas”, Azk. II, 43, “giro, révolution” : IZARREN MOLTZOA “la révolution des étoiles” ; bsq. MOLKO “grappe” ; bsq. MULKO “tas, monceau” et “attroupement circulaire” de moutons, “essaim d'abeilles” ; cf. lat. uolgus “foule, le commun du peuple, le vulgaire”, M. 749 : « sans correspondant connu, ce qui n'est pas surprenant pour un mot ayant ce sens », lat. uoltur “vautour” ; bsq. O(L)KA (de /*OL/ULKA/) “rendre, vomir” et lat. Volacanus “Vulcain” et “volcan”, « nom de divinité dont l'étymologie est indéterminée. Une origine étrusque n'est pas exclue : cf. Velχa, Volca, gentilifes étrusques. »
  Ce /*UL-/ prolifique se retrouve dans bsq. EZTUL “toux” de /*ATZ-UL/, différencié de ITZUL, dans lat. uolāre “voler”, etc., etc.  
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