OSTO, HOSTO (qui proviendraient d’une contraction
de HORSTO selon Lh. 454) et OSTRO :
1º “feuille d'arbre”, synonyme HORRI
(cf. gr. φύλλον
(phúllon) = lat. folium “feuille”
et “pétale”)
OSTAIL, OSTRAIL “follaje, feuillage”, OSTOIL,
OSTROIL, etc. ;
2º “pétale de fleur” ;
3º “bractée”, synonyme HORRIKA
;
4º “feuille de papier, page”, synonyme HORRI-ALDE
;
5º “lame de métal”, “strate
de roche, de terre” ;
Azk. II, 134 pense que OSTO est un diminutif de HORRI
car en HN (H)ORRI se dit pour les feuilles de maïs, de chou,
de laitue et que toutes les autres feuilles sont dénommées
OSTO et, selon José María LACOIZQUETA, /HORRI/
désignerait le limbe de la feuille plutôt que la feuille elle-même.
La forme ORSTO qu’emploie OIHENART renforcerait cette
analyse. Mais Quid de la forme OSTRO ? Interversion du /r/
? La forme OSTO, résultant d’un *ORRITO/ORTO
OSTO,
est concevable (cf. ORTZI “ciel”
OSTARTE, OSTOTS et OSTI “éclaircie”,
“tonnerre”).
Étymologie : il faut donc expliquer :
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1º) |
HORRI qui paraît une forme verbale (/I/
désinence
primaire) ou un substantif déverbatif
dont la base serait /HAR-/HOR-/. On a bsq. HARRO
(/HARR-/ thématisé
/o/u/, cf. ASMU, USU, MUSU, etc.)
“gonflé”
HARRO-TU “(s)’agiter, aérer, s’affoler,
faire un épisode de folie, s’enorgueillir”, etc.
HARRO répond exactement à gr. φαλλoς
(phallos) “pénis en érection” et donc à
gr. φύλλον
(phúllon) qui dériverait de /*bhu-l̥io-/bhwlyo-/“gonfler”
en relation probable avec /*bhel-/
“gonfler” (Chtr. 1133), lat. fŏlĭum
“feuille”, à gr. φάλλαινα
(phállaina) “phalène”, à gr. βαλλἰον
(ballion) = φαλλoς
(phallos) “phallus”, et gr. φαλoς
(phalos) “fou”, etc., qu’on relie, op. cité,
1175, « à un groupe étendu de mots i.-e. signifiant
fondamentalement “(se) gonfler” et qui permettent de poser
une racine /*bhel-/, /*bhl-/,
/*bhol-/ ». Rappelons
BUHA “souffler”, BAHOLA “van”
et adjectif épithète du vent d’Ouest avec suffixation
d’agent /-LO/-LE/ = “souffleur” (BN),
acception non signalée par azk. et Lh. L’aspirée
de bsq. HARRO se retrouve dans φύλλον
(phúllon) et /*bhol-/
BUH-A-LE ?? |
2º) |
ORBEL, HORBEL “feuilles
tombées de l’arbre”. Composé qui paraît
de même structure que HABEL/HABAIL (HAR-BAIL)
“lance-pierre” et “fronde” (cf. HAMELHARRI
= “pierres lancées”, “pierres dévalant
d’une
pente”...) et qui correspond clairement à gr. λιθοϐόλος
(lithobólos) “fronde”. ORBEL peut répondre
à gr. φυλλο-ϐόλος
(phullo-bólos) “qui perd ses feuilles”, φυλλο
ϐόλεω (phullo-bóleō)
“perdre ses feuilles” ou “couvrir de feuilles”
(Hdn., etc.), Chtr. 1232. Mais le deuxième terme /-BEL/
de ORBEL peut aussi signifier “noir” couleur de
la feuille morte. |
Enfin pour curiosité : gr. ὅζος
(ϝ/hózos) “branche, rameau”
et plus précisément “nœud d’où part
une branche”
/ὁ-/ (ϝ/ho-)
“ensemble” et /*sd-/ vocalisme
zéro de racine i.-e. /*sed-/
“se poser” ; arm. ost, génitif
ostoy, got. asts,
v.h.a. ast, angl.-sax. ōst, etc.
La forme remonte à /*ozdo/ avec
un préverbe /*o-sed/
“être situé ensemble” analogique à la formation
de /*niʐdo/
ni-sed “nid”, avec préposition-préverbe
/*ni-/ “ici” + /*sed/
“se poser”, à comparer à bsq. /XER-/XED-/,
E-XER “s'asseoir”
XEDER-A “perchoir-piège” des oiseleurs et “sautoir”
de clôture = pose-pied fixe des clôtures à fils de fer
barbelés à l'intention des promeneurs
gr. ἥδρα (ϝ/hḗdra)
ἕζομαι
(ϝ/hézomai) “s’asseoir”
de la racine i.-e. /*sed/.
Dans cette optique, il faudrait renoncer à faire dériver (H)OSTO
de (H)ORRI avec diminutif ou remettre en question l’étymologie
officielle (Chtr. 776) de ὅζος
(ϝ/hózos) ??
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