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ORHOIT, ORHOITU, ORHIT/OHIT UKAN “souvenir, mémoire, se souvenir”.
  Il s'agit d'une formation peu modifiée par rapport à OHAR/OHARTU, à sens voisin mais distinct ; c'est semble-t-il une forme de parfait à sens d'état présent de OHAR-TU : on a observé = on a la mémoire.
  Ainsi peut-on interpréter l'étymologie de OHI, OHI-DURA, OHI-KO, OHI-T-IKO, OHI-TUAZ, OHI-Z, etc. : “habitude, coutume, caractère, mœurs, morale” : OHIKOA DUTE “c'est leur habitude”, HAIEN OHIKOA DA JOKOA “le coup relève de leur coutume = c'est bien leur éthique”.
  Pourrait-on étendre l'hypothèse à gr. ἦθος (ϝḗthos], ειωθα (eiōtha), etc. ?

  Le verbe gr. ὁράω (ϝoráō) “voir, porter la vue sur, contempler” dont la conjugaison est supplétive ὁράω/ὄψομαι/εἶδον/ὄπωπα et ἑορᾱκα (ϝoráō/ópsomai/eĩdon/ópōpa et eorāka) : « dans ce système /ὀπ-/ (op-) se rapporte purement et simplement à l'idée de vue ; c'est la racine /οπ-/ok-/ (op-/ok-) qui fournit le nom de l'œil, /ὁπα-/ (opa-) est franchement duratif, /ἰδ-/ (id-) est ponctuel et se rapporte à la notion de perception . » Chtr. 813.
  Ϝoraō est très proche de bsq. OHAR à une métathèse d'aspirée près, et les sens sont les mêmes, confirmés par les formes supplétives : οπτικος (optikos) et bsq. OHITIKO, qui peut se lire *OKI-T-IKO “qui concerne l'œil, la vue” ; ὀπτήρ (opter) “guetteur, espion” et OHARTI “en alerte, guettant”, formé sur un composé O(K)HAR ; οπτανομαι (optanomai) “être vu, apparaître” = BEGITAN NAIZ (bsq. moderne) “je suis en vue”, etc.
  Il est possible de faire dériver ἦθος (ϝḗtos) et bsq. OHITU “habitude” de /οπ-/ok-/ op-/ok-) aussi bien que du thème pronominal /*swe-/, du fait des trains de correspondance des deux langues autour de l'idée de vue dont la racine est commune.

  Le latin nous semble confirmer les faits dans le même sens avec uereor “éprouver une crainte religieuse ou respectueuse pour”, par sa forme de verbe déponent, à construction passive : le /r/ des passifs dénote ce qui reste comme trace d'un auxiliaire être, bien conservé en bsq. /ARI/ de /AR-I/ (désinence de prétérit : /-I/) : le tour périphrastique du bsq. explicite clairement la “déponence” : OHAR(T) NAIZ “suis prenant à l'œil = je perçois” = gr. lesb. ὄρημι (órēmi). Voir OHAR/OAR, OHAR-TU.
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