Si un moteur de recherche n'a sélectionné que cette page coupée du reste du service, cliquez sur le bouton Pour accéder à tout le site web ETCHAMENDY.com
OP(H)IL/OPIL : 1º “petit pain sphérique” ; 2º “boule” à la gorge : synonyme PETSA exprimant la forte contrariété, le chagrin, le deuil aigü ; 3º “pitance, pain quotidien” : BAKOTXAK BERE OPHILARI BEGI “chacun (a) soin de son nécessai re”.
  Le mot semble un composé de /OB/HOB/HAB/ = lat. /sem-/, gr. /ὁμὁς-/ (ϝ/hómós) “un, commun, le même, uni” et pour deuxième terme /PIL/BIL/ “rassembler, ramasser, enrouler, etc.” : Cf. gr. εἰλέω1 (eiléō) “rassembler, ramasser, etc.”, ἴ̄λᾱ/εἴλη (ī́lā/eílē) et bsq. (S) ELI “troupe, groupe, un certain
nombre” ; PILOT “pelote”, etc.
  Pour le premier terme, cf. HABORO (S) “davantage” sens actuel ; HABOROXEAK (S, BN, Lécumberry) “la plupart, la quasi totalité” : HABOROXEEK ERNARI BEHAR LIKEXIE “la plupart (de mes brebis) devraient être gestantes” ; et LIZARRAGA « OBORORIC BIRJINA : “tout de même, tout à la fois vierge”. » Ce sens-là et la forme indiquent le signification première du composé : /(H)OB/ “ensemble” + /ORO/ (gr. ὄλος (ϝ/hólos) “tout entier, complet, tout”), “tous/tout”. Cf. AMBIL “rouleau”, AMBAR “clôture”, AMIL “rotation”, peut-être AMUL et AKAAMALLU. Voir ces mots.
  Bsq. OP(H)IL désigne donc “(ce qui est) ramassé en un tout, en boule”. LHANDE fait dériver ce terme de lat. oppilatum, -are “boucher” un vase, une porte, comme obturō. Cela coule de source, en effet, et n'est pas impossible... A. MEILLET 463 suggère lat. pīla “pile, pilier” ou pīlum “javelot” comme origines de oppilāre ? Lat. pĭla, avec /ĭ/ bref, “balle, boule” existe, et même pilula équivalent de bsq. PETSA ?
  Bsq. OP(H)IL semble entrer dans la formation d'autres composés : patronyme, toponyme : AMEZPIL (Moncayolle), ESPIL, Mauléon, (H)AMES PILETA (Orsanco), ESPILONDO (Anglet, Soule) pouvant dériver du “simple” ESPIL “prairie entourant la maison”, “bois”, “troupeau” (Lh. 283) ou d’un composé /HETS/ “fermer” + /BIL/ “ramasser”, comme HARRESPIL “clôture de pierre”.
  Une grosse noix de gale se forme sur les chênes, particulièrement le tauzin (bsq. (H)AMETZ), avec une couronne formée de petites protubérances liègeuses sur la face opposée au pédoncule, donnant l'impression de grosses nèfles, visibles en décembre à la chutte des feuilles (saison de maturation des nèfles) : cela expliquerait peut-être le mot AMEZPIL ( /*AMETZ/ + /OP(H)IL/ = “boule, pomme de tauzin” ?) et pourrait résoudre le mystère de lat. mespilum gr. μέσπιλον (méspilon) “nèfle”, bsq. MIZPIRA. Ces *AMETZ(O)P(H)IL ou AMETZ-KUSKUL riches en tannin (INTHA) semblent avoir donné lieu aux plantations de tauzins au Moyen-Âge en Pays Basque pour approvisionner les tanneries.
  OPHIL renvoie à lat. Abella “ville des pommes” en Campanie. MEILLET, 3 : « Les noms de la “pomme” et du “pommier” sont attestés dans le vocabulaire i.-e. du Nord-Ouest : got. apel, v.h.a. apful, v. angl. æppel, v. sl. eple. »
Retour à la liste des mots du lexique
commençant par O