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OL(H)A/OLA : 1º “enceinte couverte ou non”, “établissement, cabane, cour, parc, bergerie” ; 2º “moulin, forge”. En composition dans de nombreux toponymes, notamment dans les montagnes de Soule : BURDINOLATZE, AHANOLATZE, ZINGOLATZE, etc., ils y désignent des parcours d'estive pour ovins, comportant chacun une cabane de berger et un enclos. Outre ces usages en Soule, le terme se trouve dans de nombreux autres anthroponymes, toponymes ou noms de localités : ANTSOLA, IROLA, UROLA, OLETA, HELETA, OLAGARAI, OLABERRI, OLAZTI, PHAGOLA, etc.
  Les deux séries pourraient avoir une même racine très prolifique, /*who / el-/ “tour, tourner”.
  Pour le premier champ sémantique, l'idée de “cercle, enceinte” et pour le deuxième l'idée de “rotation”, mais l'homonymie peut aussi être fortuite à partir de racines différentes ?
  Composés : (H)URKULU, (orbaizeta) “pic de …”, sommet portant un trophée romain circulaire en grosses pierres taillées , à l'est du col de OLLASKOA.
  UKULU (Ostabat) “cour de ferme, basse cour, poulailler”, OKHOLÜ [*] (S) “pré attenant à la maison” ; OKOLU “loge d'animal, demeure, cachette, retraite” (Azk. II, 105, Lh. 802) ; UKUILUcuadra : écurie” (Azk. II, 306). KAIOLA “cage”, TATOLA “petite cabane, bicoque”, OLLASKOA “poulet” ?, étymologie populaire pour OLAXKA “petit OLHA”, cayolar et col au pied d'Urkulu.
  Correspondances hypothétiques : Lat. aula “ cour ”, atrium, emprunté au grec. Gr. αὐλή (aulḗ) “cour, enceinte d'un palais, d'une ferme, d'une maison, d'un sanctuaire”, parfois ”parc pour des bestiaux” (Hom., ion.-att.), plus généralement “gîte”, lieu où l'on passe la nuit en parlant d'animaux ou d'humains, Chtr. 139. Le doublet αὖλις, -ιδος (aũlis, -idos), féminin (aulis) “lieu où l'on passe la nuit en plein air”, bivouac d'une armée (Il. 9, 232), gîte d'oiseau; gr. ἔπαυλις (épaulis) “parc à bétail” ; αὐλαία (aulaía) “rideau”, notamment employé pour fermer un portique ou au théâtre, à comparer à bsq. ATHAL “porte”, ATHALONDO “vestibule”, ATALAIA (du cast. atalaya ?) “tour de vigie”.
  P. CHANTRAINE 140 : « Tous les termes qui se groupent autour de αὐλή (aulē) se rapportent à l'idée centrale de “passer la nuit à l'air libre”. […] αὐλή [aulḗ], αὖλις [aũlis] sont des dérivés en /-l/ du thème qui figure dans ἰαύω (iaúō) “dormir, passer la nuit” et qui se retrouve dans arm. aw-l ē “gîte”, ag-anim “passer la nuit”. On a cherché à retrouver le thème en /-l/ dans tokh. A olar “compagnon”. L'ensemble de ces termes peut être associé à ἄεσα [aesa], aoriste de ἀέσκω [aéskō] “passer la nuit”, toujours avec le complément νύκτα [núkta] “nuit”. »
  E. BENVENISTE, Origines 156 : « on a clairement une racine /*ə2eu- / “gîter”, suffixée par /s/ dans I /*ə2éu-s/, hom. ἄεσα (áesa), gr. ἰ-αύω (i-aúō ), /*ə2i-ə2éu-/ et II /*ə2w-és-/, hitt. ḫweš “vivre”. » Et gr. ἄϝεσσα (áϝessa), skr. vásati “séjourner”, got. wisan, was. » Enfin, bsq. BIZ-I “vivre”, AIZA “compagnie”, HAIZO “voisin”.
  Ces rapprochements avec le basque OLHA sont-ils pertinents ?
  Bsq. /-OL(H)A/, suffixe dérivatif de lieu (URKIOLA “bois de bouleaux”, ARRIOLA “site pierreux”). Selon ASTARLOA (Discours, 651) cité par AZKUE, 106 « ce suffixe se distingue en ce qu'il désigne un “lieu rond”. » La forme OLE “forge” apparaît dans les Refranes, 15 : BALIZKO OLAK BURDINARIK EZ “de la forge hypothétique pas de fer” ; la forme /OLIN/RIN/ dans la toponymie ORINAIZ/ULINAIZ “pierre à moulin, meule ?”, Estérençuby, nom de maison au bord de l'eau, mais sans moulin. Cf. gr. μύλαξ (múlax) “pierre de meule” (Il. 12, 161), même “suffixe” que dans λίθαξ (lítax) “rocailleux” (Od. 5, 415). (Gr. /-αξ/ (-ax) corresponderait-il à bsq. AIZ/AITZ “roche” ? Cf. UDALAIZ, MUNDAIZ, ULINAIZ, AIZGORRI, AIZBAKOTXE, etc.).
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