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(H)ORMA :
  “mur”, “mur de pierres sèches”, synonyme HARRESI/USU “clôture de pierres” ;
  “glace”, synonyme KARRU, KARROIN “cristal de glace”, “froid intense” ;
  “forme de cordonnier”, synonymes ORKHU, URKHOI, URKEI, ULKO.

  Une première piste étymologique peut être /HAR-/-/HARRI “pierre” HARRESI/USU “mur en pierres sèches”, vocalisme /a/o/ normal suffixé en /-MA/, aurait donné *HAR-MA/HORMA “pierre”. Une telle suffixation existe dans la langue moderne : ARRAMA “vacarme, cri” ; ASMA “pensée” ; BILDUMA “collection, recueil”, de /BIL-DU/ + /MA/ ; GARIMA “clameur d'enfants, de femmes” ; ESKATIMA “débat, contestation”, de /ESKA-TU/ “demander, revendiquer” + /MIMA/AU/ “gourmand” ; INGUMA “cauchemar, fantasme” ; INGURUMA “environnement” ; INKIMA “irrésolution” ; MARRUMA “mugissement” ; UN(H)AMA “harpon au bout d'une longue corde pour pêcher la baleine” ; etc. Elle semble avoir la valeur d'“entassement, d'amoncellement, d'ensemble”.

  La deuxième piste peut être la racine /*HUL/R/, i.-e. /wol-/kwel -/ “tour”, cf. URKOI “forme”, (H)URKULU désignant un trophée romain circulaire, UKULU “cour, basse-cour”, UKUR-TU “s'incliner”, KUNKUR “bossu”, MAKUR “tordu”, ITZUL “(se) retourner”, arm. or̥m “mur”, lat. hortus “enclos de murs”, osq. húrz “enclos sacré”, gall. garth “enclos”, hitt. gurtas “citadelle”, etc.
  Cf. gr. χεμάς (khemás) “pierre”, “pierre de fronde” que Chtr. 1254 rapproche de skr. harmýam “grande maison, château”, etc., comme construction en pierre.

  Cette forme nous ramène à la première des deux hypothèses.
  Pour LHANDE (452) du lat. fōrma. Mais Antoine MEILLET (247) pour fōrma : « aucun rapprochement satisfaisant : l'/ō/ fait une difficulté particulière. Sans doute emprunté. La fermeture de l'/ō/ devant /r/ + consonne rappelle le passage de /e/ à /i/ dans les formes dialectales stircus, Mirqurios, osq. amirikatud. Un emprunt à gr. μορφή [morphḗ] est possible, par un intermédiaire étrusque. Il s'agit d'un terme technique (forme, moule) concernant une industrie florissante chez les Étrusques. »

  CHANTRAINE, 714, pour μορφή (morphḗ) il y aurait dans la glose de Hsch. ἀμερφες · αισχρον (amerphes . aiskhron) qui « permet de poser un ancien neutre *μερφος [merphos] qui répond à μορφή [morphḗ] comme γένος [génos] à γονη [gonē], etc., mais il n'y a nulle part trace d'un verbe *μερφω [merphō]. Le radical /*mergwh-/ que l'on a posé ne mène nulle part. »
  E. BENVÉNISTE envisage la possibilité d'un /*mōrma/ avec une dissimilation comme dans fornīca » de gr. μύρμᾱξ (múrmāx) “fourmi”, à rapprocher de bsq. MARMUTZ “insecte”. Le gr. μορφή [morphḗ] n'a pas plus d'étymologie que lat. fōrma (Chtr. 714).
  Les formes bsq. HORMA et skr. harmýam comme sources plausibles des formes grecques et latines.
  Voir HARRITU.
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