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ES̅KER/EXKER/EZKER, Azk. I, 277: 1º “retraido, retiré, détourné”. US̅KURKA EDO BAZTERKA DABILEN GIZONA ESKERRA DELA DIOGU « decimos que es retraido el hombre que anda agachandose ó arrinconándose, nous disons qu'un homme est retiré quand il marche la tête baissée et reste dans un
coin. » (diminutif de EZKER) ; 2º (Azk. I, 299, s/EZKER) 1º “mano izquierda : main gauche”, 2º (HN, B, G) “zurdo : gaucher”.
  Cet article est d'un grand intérêt pour accéder à une étymologie probable du mot EZKER, peut-être de OKER, nous semble-t-il. Le composé est fait de /ESKU/EZKU “main” + /ER/ “?” et s'oppose à ESKUIN/ESKUÑ “main droite”, soit “main bonne”, ESKUMA “id.” ESKUMA-EZKERTI “ambidestre”.
  Le morphème /*ER/ ou /*HER/ apparaît ailleurs aussi : dans ERI et HERIO “malade” et “la mort” personnifiée ; dans ERORI “tomber”, HERHAUTS “poussière”, (H)ERRESTA-TU “(se) traîner au sol”, HERRI “territoire, pays”, ERETZ “côté”, terme de comparaison “en face de”, ERION “jaillir”, etc.

  Le gr. ἔνερθε(ν) (énerthe(n)) ou νέρθε (nérthe), Hom. poètes, inscr. dialect., “en dessous, en bas” avec régime au génitif, parfois ablatif, peut éclairer le sémiotisme du morphème/-ER/HER/ dans les formes citées ou dans certaines d'entre elles. P. CHANTRAINE 347 : « ἐνέρτερος et νέρτερος [enérteros, nérteros] (Hom., poètes) “qui est en dessous, inférieur, sous terre, mort”, [...] ἔνεροι [éneroi] (Hom., trag.) désigne les morts et peut avoir une origine différente [...] Les formes avec /ἐν-/ [en-] initial sont propres au grec. Hors du grec on évoque ombr. nertru sinistro, osq. nertra-k a sinistra qui répondent exactement à νέρτερος [nérteros] ; en outre v. norr. nordr, neutre, “nord” qui suppose un vocalisme zéro : ces mots désignent la région où est couché le soleil, le côté gauche lorsqu'on se tourne vers l'Est. » Cf. arm. ner-kʽ-in “inférieur” ; skr. naraka- “enfer”. « On a pensé que ἔνεροι [éneroi] “les morts” serait une hypostase de οἱ ἐν ἔρᾳ (oi en héra) “ceux qui sont sous la terre” (BEZZEMBERGER, BB 27, 174 sq.) ; par contamination le mot ἔνεροι (éneroi) aurait fait créer ἔνερθε et ἔνερτεροι pour νερθε et νέρθεροι [énerthe, énerteroi, nerthe, nértheroi] ». Chtr. 347.
  Ainsi, l'idée de “gauche” dériverait de l'idée de “nord” où le soleil se cache derrière la terre = ἔρᾱ (hérā) seulement usité en grec dans la forme adverbiale (Hom., Æsch., Téoc.) ἔραζε (héraze), dor. ἔρσδε (hérsde) “à terre”. Hsch. Fournit une glose ἔρας ·γῆς (éras.gēs). V.h.a. ero “terre” ; gall. erw “champ” ; got. airþ̄a, v.h.a. erda ; m. irl. -ert “terre”.

  L'article de AZKUE sur bsq. EXKERRAretraido, retiré” incite à penser que le signifiant de “(se) cacher” se trouverait dans cette forme dérivée d'où la nasale des formes grecques est absente : /*ER/ “terre” serait liée à l'autre élément sans flexion par agglutination ? /(H)ER-/ “terre” s'annexant les idées de “mort”, “caché”, “gauche”, etc... ? ER-I “malade” désinence secondaire thématisatrice sur racine nue ? et (H)ERI-O “la mort” ? OKER “borgne” /okw/ + /*ER/ “caché” ? “mort” ?
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