Si un moteur de recherche n'a sélectionné que cette page coupée du reste du service, cliquez sur le bouton Pour accéder à tout le site web ETCHAMENDY.com
BARUR “à jeun, affamé”.
  Le radical /*BOR/*BAR/ [*] “avaler, engloutir, dévorer, manger” n'est pas attesté dans la langue, mais des dérivés qui permettent d'en déterminer forme et sens : ORGI (Codex Calixtinus) “pain”, sans consonne initiale et à vocalisme /o/, qui est formé comme JAKI “mets, plat”, AHAR-KI “viande de mouton”, ARHATXE-KI “viande de veau”, etc. ; BORROSK- “aliments broyés”, BROSK-, PORROSKA-TU “broyer”, “massacrer, détruire, réduire en miettes”.
  BARUR semble auxilié d'un verbe d'existence /AR-/AR-I/ “être”, suivant un mécanisme syntaxique encore actif et qui, dans cette forme, exprime un procès qui va s'accomplir ou, du moins, qui est à accomplir : PROIEKTUAREN FINANTZAZIOA KONTAZEAR DAGO ORAINDIK (E.I.T.B., Mme CENARRUZA BEITIA, Ministre des finances) “l'évaluation du financement du projet est encore à réaliser”. Voir BEHAR.
  L'homologie de formation du correspondant lat. est claire : iēūnus “qui est à jeun, affamé” et tardivement lat. d'église iēiūnō et iēūnor “jeûner”, « sans doute en rapport avec le verbe iēntō (iantō), et ieientō (iaintō) “faire son premier déjeuner” ; d'où ientāculum “petit déjeuner”. Les manuscrits se partagent entre les formes en /a/ et les formes en /e/, les formes à redoublement et les formes sans redoublement. » M. 307, qui ajoute « mot de type populaire à redoublement expressif, de forme instable et sans étymologie. » Bsq. JATEN “manger”, EZ-JAN(A) passif-déponent *EIAN- ?? “à jeun”.
  BARUR recouvre lat. uorāre “avaler, engloutir”, PORROSKA- recouvre gr. βιϐρώσκω (bibroskō) “dévorer”, dont tout le système est issu de l'adjectif verbal βρωτός (brōtós), Chtr. 175 : « vieille racine /*gwerǝ-/*gwre/o-/ “avaler, dévorer”, lat. gurguliō et gurges “gosier”» ; bsq. GORGAIL/GORGAL “gosier”, GARGOIL “pomme d'Adam”, GERRI “abdomen, milieu du corps”, s'emploie bien dans le sens de “ventre”, “sein”, sous les formes GERRIA LODITU “s'épaissir”, “faire une grossesse”, GERRIA BETE “remplir la panse”. BARREN, BARRENGO “l'intérieur du corps” : BARNEKO MINA “mal des entrailles, ulcère, cancer interne”, etc.. BARRUNTZ “(envoyer) à l'intérieur”, BARRENA “ventre” : ETZAUT BETHETZEN BARRENA “je ne parviens pas à rassasier mon ventre” (chant à boire). Adjectif BARNA, BARRENA “profond” à comparer à gr. βάραθρον (bárathron) et βερεθρον (berethron) “gouffre”, que CHANTRAINE relie à βιϐρώσκω (bibrṓskō) et βορά (borá) “pâture d'une bête de proie”, “nourriture”. Bsq P(H)ORRO “panse de barrique de bouteille, concavité d'un mur qui s'affaisse”, “gros morceau de pain trempé de vin” pour affamé défaillant.

[*] Ce radical /*(H)UR-/*OR-/*BOR-/ donne bsq. HURRUPATU “avaler, absorber”, gr. ῥοφέω (ϝrophéō) “avaler, engloutir” des liquides surtout, lat. sorbeō “avaler, engloutir, gober, absorber””, bsq. ZURRUPATU.

Retour à la liste des mots du lexique
commençant par B