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AIT(H)OR “avouer, confesser”.
  Cf. lat. fateor “avouer” une faute généralement, “proclamer”. Lat. fateor et gr. φᾶμι (phãmi) sont des verbes d'état, celui qui avoue étant bien impliqué par ce prédicat. Le mot racine est considéré /*fãri/ “parler” ; l'“infans”, “enfant” étant celui qui ne parle pas encore. Même racine dans le v. angl. bōian “se vanter”, v. russe baju, “je raconte”, basmǐ “récit”, arm. bay “dit-il”, ban “discours, parole”, gr. φάτις (phátis), φάσις (phásis) “parole, discours”, prét. Hom. ()φατο ([é]phato), l'augment des temps du passé // (é) est facultatif encore chez Hom. On pose la racine alternante /*bheə2 /*bhə2 / sémantiquement ambivalente “expliquer” et “rendre clair”.
  Basq. AIPHA, AIPA “mentionner”, AIPHU “renommée” équivalent du latin fāma et du grec φἠμη (phēmē). IPUI “récit ”. On peut rappeler que /AHO/AO/ “bouche ”, est à la base de termes signifiant les expressions vocales ; OIHU, “appel, cri”. Synonyme KAR- “cri”, cf. KARRANKA, etc..
  Véd. aok-, “parler”, lat. vox, bsq. AOTS, gr. ευχομαι (euchomai) “affirmer, prétendre, se vanter”, l'av. aoǰaite “annoncer solennellement, invoquer”, skr. óhate “se vanter, louer, etc..”, bsq. AHOZKA-TU “prononcer”, AHAPE “à voix basse”, AHAPALDI “allusion”, gr. dor. άχά (akhá) “bruit, cri”, ἆπύω (ãpúō), “crier”, etc. De lat. fateor à basq. AITHOR, il y a sans doute au moins possibilité de contamination à époque tardive. La diphtongue initiale se serait-elle amuïe ou consonnantisée (cf. AITOR pater) ? Probablement consonnatisée : /ai-/ /fa/ latin et /φα/ grec : fateor, φᾶμι (phāmi) :
Lat. aiō, verbe défectif dont ait “dit-il”, ai(i)unt, ai(e)bat, aibam, etc., sont attestés, dont le sens premier est “dire oui”, puis “affirmer” et, par affaiblissement de sens, “dire”, synonyme de dicō, participe editus. M. 18. De là la divinité Aius Loquens, Aius Locutus qui avait révélé aux Romains l'invasion prochaine des Gaulois : « Aius deus appellatus [...] quod in eo loco diunitus vox edita erat ». Varr. Ap. Gall. 16, 17.
  Le bsq. D-IO-T “dis-je”, Z-IO-TEN “disaient-ils”, D-IO-GU “disons-nous” (homophones du verbe avoir) employés en incise attestent du parallèlisme d'emploi de lat ait “dit-il”, quid ais ? “qu'en dis-tu ?”, en incise, souvent précédé de ut “comme”, de sed “mais”, etc. Cf. gr. (e͂ ) “dit-il”.
  Le participe bsq. a dû être /*AI-TU/, mais l'homophonie avec le dialectal AITU (pour forme pleine ADITU) “entendu” a dû peut-être éliminer cette forme dans la langue moderne.
Pour bsq. AIP(H)U “mention, renommée” on a le correspondant gr. εἰπεῖν (eikeĩn) “dire” ἔπος (épos) et ϝέπος -ϝépos- (éléen) “parole”, qui correspondent exactement à skr. vácas-, av. vačah-. Chtr. 362. Εἶπα (eĩpa) subsiste dans le NT et le grec moderne (Chtr.). Ces mots reposeraient sur la base /*wekw-/ [bsq. OIHU-KA “criant”] ; l'aoriste εἶπον (eĩpon), épique ἔειπον (éeĩpon) -cf. l'épopée-, Chtr. 362, « répond exactement à sanskrit á-vocam : on part d'un aoriste thématique à redoublement et à vocalisme zéro /*e-we-ukw-om/... ». On peut en rapprocher bsq. /IPUIN/IPHUI/ “conte”, “récit plus ou moins fictif”, “fable, parole”, “invention, mensonge”, etc.
Enfin, pour AIT(H)OR lat. fateor “avouer”, nous proposerons la forme grammaticale toujours productive /-EAR/-AR/ et contraction /-ER/-OR/ appliquée au participe /*AITU/ et signifiant “(qui est) à dire, (qu'il faut) dire”, comme JUAITEAR “à aller”, JITEAR “à venir”, ERRATEAR “à dire”, EGITEAR “à faire”, etc. Ce “suffixe” confère l'idée d'occurrence proche, de contrainte, d'obligation, de futur, comme le lat. –bundus ou –turrus, participe futur : futurus “qui doit être”.

Voir BEHAR.
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