A
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PARTICULES
DE PHRASES
Éléments qui restent constants ou que l’on considère
constants, par opposition aux variables, dont on étudie les
diverses valeurs (flexion nominale, dérivation, flexion verbale).
En général il y a continuité entre les invariants
et la flexion et des échanges entre invariants et formes fléchies.
Lat. ea-pse, archaïque,
et i-psa, classique. Bsq. EN-GOITIK
“désormais, à plus de maintenant”, (EN),
et N’EN-GO-EN (/EN-/ augment
et désinence secondaire) “je demeurais”.
Les invariants ont des formes rappelant la flexion : lat. tum
“tel”, talis/bsq.
/KOLA/, a une forme d’accusatif singulier
masculin, tam “autant”
d’accusatif singulier féminin. Ce qui ne permet pas
de dire qu’ils sont tels sur la seule apparence des formes.
Ces particules servent de préverbes, prépositions
et postpositions.
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B
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LES
PREVERBES, PREPOSITIONS ET POSTPOSITIONS
Des invariants mono ou dissyllabiques à valeur spatiale (“dans”,
“sur”, “sous”,”vers”, “vers
le haut”, etc.) se comportent en adverbes de phrase. Ils ont
pu se lier parfois au verbe sur le plan du paradigme (exemple /EN-/
augment de l’euskera ← /UN(E)/ →
pour la flexion “point” dans l’espace et le temps).
L’exemple i.-e. classique est le verbe /*sed-/
“s’installer” → ní...sed-
“se poser” (*nı̊zd-
ō- “nid”). Cf. bsq. /XED-/XER-/
(E-XER-) “(se) placer, (s)’asseoir, (se)
poser” et /*EN-/ “là, alors”,
XEDERA “perchoir”. Le phénonème
de l’univerbation est historique ní...sed-
→ *nísed-. Mais
l’univerbation n’est que partielle, par exemple en allemand
contemporain où les particules demeurent séparables.
Elle est plutôt rare en euskera : MUSURKA/MUSURIN
“fouiller le sol avec le groin” (MUS)
est plutôt un composé classique, AURKEZ-TU
“présenter” est pourvu d’un préverbe
; JAUNTZ-I “endosser, s’habiller”
a un préverbe /*UN/ “dans, à
l’intérieur” ← ONTZI “récipient,
vaisseau”, cf. lat. induō
“(se) vêtir” et exuō
“(se) dévêtir” ← ERAUNTZI/EDAUNTZI
“(se) dévêtir”.
On a cru un temps que l’univerbation et donc la préverbation
étaient ignorées de l’indo-européen.
Mais l’exemple de *nizdó-
n’est pas seul à prouver le contraire : grec. ὄζος
(ózos), arm. ast, germ.
*asta- “rameau”
remontent à un /*ozdo-/
qui suppose un préverbe /*o-sed-/
“être situé ensemble”// bsq. HOSTO
“feuille”, HOSTAIL “rameau”,
v. ind. prabhú “éminent”,
lat. probus “bon”
supposent un préverbe /*pro-bhewH1
/ “être en tête”//bsq. /AUR-/
“devant” → génitif AURKO
“notable, chef” → gr. ἄρχω,
ἀρχή, ἄρχός
(arkhō, arkhḗ, arkhós) “marcher le
premier”, “être le chef”.
À l’époque historique, on observe que les postpositions
s’agglutinent aux désinences pour les renforcer ou
former de nouveaux cas : il en va ainsi de plusieurs désinences
de l’euskera qui sont précédées de la
désinence de génitif (les obliques). C’est l’origine
de la flexion nominale des langues indo-européennes à
partir de postpositions ne figurant qu’une fois dans le syntagme
nominal. C’est encore la syntaxe de l’euskera.
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C
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LES
ADVERBES
Formes nominales d’âges divers en i.-e., détachées
de leur ancien paradigme par leur forme ou/et leur valeur. Certains
sont proches de la flexion : bsq. /-KI/ (commun avec
des formes grecques signifiant “à la fois” : polakis
“souvent”, duakis
“deux fois”, triakis
“trois fois”, kiliakis
ou myriakis “mille fois”).
Ce “suffixe” d’adverbe de l’euskera est le
même que la désinence d’unitif souletin /-KIN/-KI/
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« ERRAN GINION KORTERESKI
« GAUR BARA LEDIN GUREKI » |
“nous lui demandâmes courtoisement
“que ce soir elle daignât rester avec nous”
Chant (XVIème S. ?) Ürzo xüri bat. |
C’est aussi le cas des adverbes latins en /- ō/
ou ayant conservé des désinences casuelles disparues,
en /-ē/. Pour lesquels,
comme pour les adverbes grecs en /-ας/
(-as) nous proposons d’y voir un ancien instrumental comme bsq.
/-EZ/-AZ/, toujours en usage pour
former des adverbes dans l’euskera : ESKUZ
“manuellement”, OTSEZ “bruyamment”,
JAIEZ “festivement”, etc.
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